Les pays les plus industrialisés confrontés à la polémique sur les biocarburants Le sommet du G8 s’inquiète du pétrole cher mais évite les sujets chauds

Les pays riches du G8 ont appelé hier à une augmentation rapide des capacités de production de pétrole pour freiner l’envolée des cours, mais ont soigneusement évité les questions les plus sensibles comme la spéculation pétrolière, les subventions aux carburants ou les biocarburants Réunis à Toyako (Japon), les chefs d’État et de gouvernement du G8 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Russie) se sont, dans un communiqué, déclarés « fortement préoccupés par l’envolée des prix du pétrole, qui crée des risques pour l’économie mondiale ». « Les capacités de production et de raffinage devraient être accrues à court terme », ont-ils estimé. Ils ont aussi reconnu que « des efforts supplémentaires pour améliorer l’efficience énergétique » et pour diversifier les sources d’énergie étaient nécessaires dans les grands pays consommateurs. Dans l’ensemble, même s’ils ont reconnu que « l’économie mondiale est confrontée à des incertitudes et à des risques persistants », les dirigeants du G8 se sont déclarés optimistes « quant à la résistance à long terme de (leurs) économies et la croissance économique mondiale future ». « L’aspect le plus surprenant dans ce sommet, ce sont toutes les choses qui manquent dans le volet énergie » du communiqué, a indiqué à l’AFP John Kirton, directeur du Groupe de recherche sur le G8 à l’Université de Toronto. « Il n’y a pas la moindre référence au problème du subprime, qui est à l’épicentre de tout », a souligné M. Kirton. « Aucune référence non plus aux fonds spéculatifs, aux agences de notation financière ou aux produits dérivés », a-t-il également noté. Toutefois, les pays du G8 se sont trouvés confrontés à la politique sur les biocarburants, accusés d’aggraver la crise alimentaire. « Il est très difficile de parvenir à un consensus clair », a reconnu hier un responsable du ministre japonais des Affaires étrangères en marge du sommet. Hier, le G8 a fait valoir, dans une « déclaration sur la sécurité alimentaire », qu’il convenait de s’assurer « de la compatibilité des politiques pour une production durable et d’utilisation des biocarburants avec la sécurité alimentaire ».