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Actualités - CHRONOLOGIE

La Fondation Cartier «?rend à César?» la place qui lui revient dans l’art

«Rendre à César?» la place qui lui revient dans l’art au XXe siècle, telle est l’ambition de l’exposition que consacre au sculpteur français la Fondation Cartier, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 26 octobre, une «?Anthologie?» conçue par l’architecte Jean Nouvel, qui fut son ami. «?César, anthologie par Jean Nouvel?» présente près d’une centaine d’œuvres de l’artiste disparu en 1998, choisies et mises en scène par Jean Nouvel, dans l’audacieux bâtiment de verre et de métal qu’il a lui-même conçu pour abriter la fondation. «?Il était important, dix ans après sa mort, de montrer les apports les plus clairs de César dans le panorama et l’histoire de l’art du XXe siècle?», a dit Nouvel, immuable silhouette vêtue de noir, lors du vernissage. «?On n’a jamais vu les principales pièces ensemble, qui montrent la cohérence et la force de son attitude, dans des champs très différents?», a-t-il affirmé. Très lié au sculpteur, Jean Nouvel voulait rendre hommage à celui avec qui il partageait «?ses vacances?» et de «?longues discussions?» sur l’art. Né en 1921 à Marseille, César, fils d’un tonnelier italien, devenu sculpteur après une formation académique à l’école des Beaux-Arts de Paris, est surtout connu pour ses Compressions, des blocs de métal obtenus en compactant des coques de voitures au moyen d’une presse hydraulique. Regroupées au sous-sol, elles constituent un ensemble saisissant, en particulier la Suite milanaise de 1998, alignement de blocs monochromes de tôles neuves compressées et repeintes dans une usine Fiat, avec l’une des teintes du nuancier utilisé par le constructeur automobile cette année-là. Dans le jardin, Un mois de lecture des Bâlois décline la compression en gigantesques blocs composés de plusieurs centaines de tonnes de journaux. Autre matériau, autre expérimentation : exposées au rez-de-chaussée, les Expansions sont des coulées géantes de mousse de polyuréthane solidifiées en plein mouvement, avant d’être nappées de résine, poncées et laquées. Dans les années 60, César les réalise en public et fait de chaque création une performance, comme en attestent les films de l’époque. «?Il était capable de couper ses œuvres, de les signer et de les donner à tout le monde !?» raconte Jean Nouvel, lauréat en mars du «?Nobel?» de l’architecture, le prix Pritzker 2008. «?On n’imagine pas un grand artiste faire ça aujourd’hui puisque la signature a une valeur extraordinaire?», poursuit-il, imputant à «?l’insouciance?» de César son défaut de reconnaissance par les institutions françaises d’abord, puis internationales. Dans une autre salle, les Empreintes humaines sont des échantillons du corps humain, agrandis pour en révéler d’infimes détails, empreinte digitale, pore ou grain de la peau, en divers coloris et textures – résine, acier, cristal, marbre, fonte, aluminium, bronze... Enfin, les Fers, les pièces les plus anciennes de cette «?Anthologie?», datent des années 50. Entassés dans une haute caisse en bois à l’entrée, ils forment un bestiaire imaginaire et monstrueux, insectes géants faits de déchets ferreux, hérissés de clous, boulons et autres tiges de métal, soudés ensemble. À l’époque, César hante les dépôts de ferraille de la banlieue parisienne où il récupère une matière première bon marché, et travaille au fer à souder parmi les ouvriers d’une fabrique de mobilier métallique où il a aménagé son atelier. Influencé par Picasso, Brancusi ou Giacometti, il expérimente déjà la «?célébration du rebut?» et l’art du recyclage qui caractérisent son œuvre. Rébecca FRASQUET (AFP)
«Rendre à César?» la place qui lui revient dans l’art au XXe siècle, telle est l’ambition de l’exposition que consacre au sculpteur français la Fondation Cartier, à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 26 octobre, une «?Anthologie?» conçue par l’architecte Jean Nouvel, qui fut son ami.
«?César, anthologie par Jean Nouvel?» présente près d’une centaine...