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Actualités - OPINION

Berry-Nasrallah-Aoun : un tripode local offensif Émile KHOURY

Berry-Nasrallah-Aoun : le trident dont l’axe syro-iranien se sert, avec succès, pour harponner derechef le Liban libéré de ses chaînes. Et l’obliger à se mouvoir avec difficulté, dans un espace limité, une cage, en empêchant le pouvoir légitime de s’y exercer, en contrant les décisions et les choix de la majorité. Il est désormais établi, de sources concordantes sûres, que la coalition a commencé à se coaguler dès qu’il a été question d’un retour de Aoun au pays. L’idée de départ était liée aux législatives qui approchaient. Le général devait esquiver toute alliance avec le 14 Mars, en présentant à ce camp d’exorbitantes exigences. Idem pour justifier son refus de participer au gouvernement. Ses conditions n’étant pas satisfaites, il se déclarait cible d’un complot visant, avec la complicité des autres pôles chrétiens du mouvement, à garder les chrétiens sous la coupe d’autrui. Se posant ainsi en champion d’une juste cause, il raflait la mise côté popularité électorale chrétienne. D’autant qu’il prenait bien garde de continuer à entretenir les slogans relatifs à l’éviction des Syriens, thème vital pour la base chrétienne. En même temps, Aoun bénéficiait du soutien, dans ses fiefs, d’Amal et du Hezbollah, alliés occasionnels, dans d’autres régions, du 14 Mars. Pour le fond donc, il tournait le dos à ses alliés naturels dans la lutte pour l’indépendance, la libération et la souveraineté nationale. Un virage parachevé, en pratique, lors de la contre-offensive lancée par l’axe syro-iranien sur la scène libanaise à travers la démission des ministres chiites, présentée en raison du tribunal international, bête noire de Damas. Et suivie de l’occupation du centre-ville ainsi que de la fermeture de la Chambre. Le trio de choc n’a pas réussi à renverser le gouvernement Siniora, mais son obstructionnisme paralysant a provoqué un désastre socio-économique. La récession n’a cessé de s’aggraver quand l’opposition a neutralisé les efforts arabes pour la formation d’un gouvernement d’entente en exigeant le tiers de blocage. Ou quand elle a fait obstacle, pendant huit mois à partir du délai constitutionnel, à l’élection d’un nouveau chef de l’État en jouant sur le défaut de quorum, pour écarter les candidats souverainistes. Puis, après avoir exigé un candidat de consensus sur base d’une liste préparée par Bkerké, en rejetant tous les noms avancés. Enfin, sur ce plan, et jusqu’à Doha, en entravant l’avènement de Sleiman, candidat de consensus irréfutable, par la réactivation des conditions rédhibitoires, tiers de blocage et quotas, liées à la formation d’un nouveau cabinet. Ou encore aux nominations comme à la loi électorale. Aujourd’hui, Doha se précise comme une journée de dupes, ou presque. Car tout ce que l’axe y a lâché, c’est la présidentielle. Pour le gouvernement, il freine des quatre fers. Ses bons amis du cru ne se contentent plus du tiers de blocage, ils veulent décrocher plus de portefeuilles utiles, régaliens ou de services, que la majorité. Utiles dans la perspective des législatives de l’an prochain. Et encore une fois, Amal et le Hezbollah mettent en avant Aoun, s’en servent comme d’un paravent commode, en misant sur son radicalisme pour tout saborder. Ils déclarent ainsi qu’ils n’entreront au gouvernement que si le général obtient satisfaction. Si l’impasse téléguidée devait se confirmer, il ne resterait plus qu’à désigner un cabinet neutre de transition, pour préparer les législatives. Mais le triumvirat opposant pourrait alors objecter que c’est là une dénonciation de l’accord de Doha. Refuser la confiance ou même recourir à la rue. Encore une fois…
Berry-Nasrallah-Aoun : le trident dont l’axe syro-iranien se sert, avec succès, pour harponner derechef le Liban libéré de ses chaînes. Et l’obliger à se mouvoir avec difficulté, dans un espace limité, une cage, en empêchant le pouvoir légitime de s’y exercer, en contrant les décisions et les choix de la majorité.
Il est désormais établi, de sources concordantes...