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Domenech, entre ombre et lumière

Accueilli avec méfiance à son arrivée à la tête des Bleus en 2004, enfin accepté après le Mondial 2006, Raymond Domenech fait de nouveau débat avec l’élimination des Bleus au premier tour de l’Euro 2008 et un conseil fédéral qui doit statuer sur son sort aujourd’hui. Tout ce que le sélectionneur avait bâti en Allemagne il y a deux ans s’est effondré en Suisse en juin. Il abordait pourtant l’Euro 2008 en position de force à la tête d’une équipe de France qu’il était parvenu à façonner à son goût, avec une ouverture remarquée vers les jeunes. Il avait fallu ce mois de compétition en Allemagne il y a deux ans pour faire évoluer l’image du patron des Bleus et lui offrir cette légitimité qui lui a tant fait défaut à ses débuts. Oubliés les essais à tout-va des premiers mois, le recours contraint aux vieilles gloires (Zidane, Thuram, Makelele) en août 2005 pour sauver une campagne qualificative compromise et ses difficultés à imposer son autorité. Domenech est sorti totalement renforcé de la Coupe du monde, effaçant des mémoires son image d’entraîneur au palmarès vierge pour se forger enfin une réputation sur la scène internationale. L’Italie en fil rouge Il a également eu le mérite de négocier à la perfection son premier grand rendez-vous post-Mondial, cette revanche au Stade de France face aux champions du monde italiens (3-1), en septembre 2006. Son coup de maître, avec la titularisation surprise de Govou, finalement auteur d’un doublé, a été le tournant d’un match qui a parfaitement placé la France sur les rails de la qualification. Ce duel avec la Nazionale, tant sur le terrain qu’en dehors, aura d’ailleurs été le fil rouge de ces deux années avant leurs dernières retrouvailles le 17 juin à Zurich, qui a scellé l’élimination des Français. Difficile de faire la part des choses entre le goût de Domenech pour la provocation et une possible maladresse. Mais sa petite phrase sur « un arbitre acheté » lors d’un France-Italie Espoirs de 1999 a mis le feu aux poudres, provoquant des réactions indignées dans le camp transalpin et sa suspension par l’UEFA pour le déplacement à Milan (0-0). Domenech, ce jour-là, a gagné son pari. Malgré une bronca monumentale à San Siro, ses troupes ont tenu le choc et arraché un point capital pendant qu’il était confiné en tribunes. Le choix d’aligner le jeune Lassana Diarra sur le côté droit en l’absence de Sagnol, blessé, a fait merveille, prouvant qu’au petit jeu du « coaching gagnant », il avait du répondant. Demande en mariage Mais le 17 juin, à Zurich, les choix du sélectionneur ont été payés cette fois au prix fort. Après la déroute subie au deuxième match du premier tour (4-1 contre les Pays-Bas), Domenech décide de se priver de Sagnol et Thuram en défense. Il place Clerc, et non Lassana Diarra, à droite, et replace Abidal dans l’axe à la place de « Tutu ». Abidal, dépassé, commet l’irréparable en accrochant Toni par derrière dans la surface, alors que l’équipe de France est déjà privée de Ribéry sur blessure. Pirlo transforme le penalty puis De Rossi aggrave le score sur un coup franc (les coups de pied arrêtés sont le péché des Bleus) dévié par Henry (2-0). Le sélectionneur commet ensuite une erreur de communication en demandant sa compagne en mariage en direct à la télévision française après la défaite contre les Italiens. Le lendemain, il avouera une « déception », mais refusera d’employer le mot échec. Il axera sa défense sur une génération à préparer pour le Mondial 2010 quand la presse lui reproche... d’avoir trop fait confiance à des cadres vieillissants. Peut-il encore rebondir ?
Accueilli avec méfiance à son arrivée à la tête des Bleus en 2004, enfin accepté après le Mondial 2006, Raymond Domenech fait de nouveau débat avec l’élimination des Bleus au premier tour de l’Euro 2008 et un conseil fédéral qui doit statuer sur son sort aujourd’hui. Tout ce que le sélectionneur avait bâti en Allemagne il y a deux ans s’est effondré en Suisse en...