Acquisition L’accord entre Admic et Sultan Center tarde à se concrétiser

En principe, les supermarchés Monoprix et Géant devraient déjà avoir changé d’enseigne, suite à l’accord conclu entre la compagnie libanaise Admic et le koweïtien The Sultan Center. Cet accord, annoncé en avril, porte sur la cession des fonds de commerce des six grandes surfaces pour 97 millions de dollars, Admic conservant toutefois le droit d’exploiter à nouveau les franchises dans trois ans. Mais la finalisation du contrat, attendue impatiemment par les fournisseurs et prévue initialement vendredi dernier, a été reportée à demain. Officiellement, aucune information n’a filtré sur les raisons de ce retard dans la concrétisation des engagements, d’autant que la passation des pouvoirs a été largement préparée, notamment avec les fournisseurs. Ces derniers ont donc été surpris de l’absence de changements effectifs. L’un d’entre eux s’est même inquiété d’une commande reçue le week-end dernier au nom de Monoprix, alors que les commandes avaient commencé à être adressées au nom de Sultan Center. Les craintes sont alimentées par des rumeurs faisant état d’un échec de la phase finale des négociations, et sont justifiées par les dettes conséquentes accumulées par Admic auprès de ses fournisseurs. « Si l’acquisition n’a pas lieu, Admic risque d’avoir de grandes difficultés à rembourser les fournisseurs étant donné ses problèmes de trésorerie », a indiqué une source informée à L’Orient-Le Jour. « Un échec serait une catastrophe, confirme une autre source. Surtout que depuis près de deux mois, le groupe liquide ses stocks, en faisant des promotions, son chiffre d’affaires a donc été relativement bas. » Mais, parallèlement, « Sultan Center aurait beaucoup de mal à s’implanter au Liban si ce n’est à travers cette acquisition », poursuit-elle. Si les deux parties ont tellement intérêt à conclure, sur quoi les discussions ont-elles donc achoppé ? Les versions varient largement en fonction des sources : les uns accusent Admic de ne pas avoir rempli la totalité de ses engagements, d’autres soupçonnent Sultan de vouloir se retirer, tandis que certains estiment qu’il ne s’agit que de la dernière ligne droite des négociations. Le suspense est donc entier, en attendant mercredi, date à laquelle le PDG d’Admic, Michel Abchee, a promis une clarification. Sahar AL-ATTAR