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L’État accorde 214 milliards de livres par an aux écoles privées Le système d’éducation actuel renforce l’iniquité et génère des distorsions du marché

Au chapitre de l’éducation, l’étude du ministère des Finances précise qu’il existe près de 1 400 écoles publiques et 83 établissements publics gérés à travers un partenariat entre le ministère de l’Éducation et 14 organisations non gouvernementales (ONG). Le texte souligne en outre que l’État accorde des allocations d’éducation à 176 000 fonctionnaires dont 90 % des enfants sont scolarisés dans des écoles privées. Ce schéma génère un « conflit d’intérêts » opposant les différents acteurs publics intéressés par l’éducation nationale. En effet, il va sans dire que les établissements scolaires publics ont intérêt à revendiquer systématiquement des augmentations de leur budget. En parallèle, du fait de la faiblesse du niveau de l’enseignement public, les fonctionnaires tiennent aux allocations d’éducation que leur verse l’État et qui leur permettent de scolariser leurs enfants dans des établissements privés. Sachant que les ressources étatiques sont limitées, le gouvernement se trouve acculé à arbitrer entre ses fonctionnaires et les écoles publiques. Dans le cadre du système actuel, le gouvernement fournit indirectement 214 milliards de livres par an au secteur privé, à travers les allocations à l’éducation qu’il verse à ses fonctionnaires. Cela génère une « distorsion du marché » de l’éducation, car ces fonds auraient pu être consacrés au développement des établissements publics qui profitent à l’ensemble de la population et non seulement au seul corps des fonctionnaires de l’État. De plus, pour le ministre des Finances, « il devient de plus en plus urgent de régler le problème de l’inefficacité de l’enseignement public ». « Les écoles gratuites et publiques coûtent à la société beaucoup plus que les établissements privés, quand bien même leur rendement est moindre. Sans oublier le fait que le nombre d’élèves inscrits dans les écoles publiques a baissé de 5 % au cours des deux dernières années, alors que les dépenses de ces institutions n’ont pas cessé de croître », précise Jihad Azour. Par ailleurs, le rapport souligne que les aides gouvernementales à l’éducation sont distribuées selon un schéma « fortement inéquitable et favorisant les ménages à haut revenu ». Selon l’étude, seuls 30 % des enfants de ménages dont le revenu est inférieur à 600 000 livres par mois reçoivent des allocations gouvernementales à l’éducation et 9,6 % du total de ces allocations est octroyé à cette catégorie de ménages. Pour pallier cette iniquité, le ministère des Finances a donc proposé de mettre en place un Programme national pour l’alimentation dans les écoles, afin de réduire les charges financières des ménages défavorisés ayant des enfants scolarisés. En effet, près de 63 % des élèves des écoles publiques sont issus de familles dont le budget mensuel est inférieur à 900 mille livres. Près de 26 % de ces étudiants vivent sous le seuil de pauvreté, le revenu mensuel de leurs parents ne dépassant pas les 450 mille livres. Le Conseil des ministres a adopté ce mécanisme de subvention début mai, en accordant 750 livres par jour aux élèves des cycles primaire et complémentaire des écoles publiques et 1 000 livres par jour aux élèves du secondaire. Et le ministère des Finances s’attend à ce que, moyennant une charge budgétaire annuelle supplémentaire d’une quarantaine de milliards de livres, cette mesure puisse réduire l’absentéisme et la déscolarisation, et améliorer la performance des établissements publics.
Au chapitre de l’éducation, l’étude du ministère des Finances précise qu’il existe près de 1 400 écoles publiques et 83 établissements publics gérés à travers un partenariat entre le ministère de l’Éducation et 14 organisations non gouvernementales (ONG). Le texte souligne en outre que l’État accorde des allocations d’éducation à 176 000 fonctionnaires dont...