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Hausse de la demande, vols de courant, pression sur le fuel… Les raisons se multiplient mais la finalité est la même Pas la peine d’espérer une amélioration significative du courant électrique avant la fin de l’été, et encore… Sahar AL-ATTAR

Excédés par les coupures d’électricité qui atteignent jusqu’à 18 heures par jour, les habitants de Hasbaya ont tenu hier un sit-in, jusqu’à ce que le président de la municipalité leur promette une amélioration dans les 48 heures. Et ce après avoir effectué « des contacts avec des responsables de l’EDL ». « L’Orient-Le Jour » a fait de même, mais les informations provenant de la compagnie publique ne laissent, en aucun cas, espérer une amélioration significative avant la fin de l’été, et encore... À l’EDL, toutefois, on ne reconnaît que 6 à 8 heures de rationnement par jour, hors Beyrouth administratif, sans être en mesure de donner un calendrier précis, et encore moins une distribution géographique. « Ça dépend », s’est contenté de répondre une source de l’EDL sans dire exactement de quoi, mais en soulignant que la compagnie « fait de son mieux pour améliorer l’approvisionnement en courant ». Le résultat de ces efforts parle de lui-même. À l’EDL, les saisons passent et se ressemblent. En hiver, les navires de fuel n’arrivent pas à accoster en raison des intempéries, en été la demande dépasse les capacités de production, et tout au long de l’année, le Trésor tarde à ouvrir les lignes de crédit. Voilà, en fonction des saisons, les réponses obtenues à chaque nouvelle « crise de l’électricité », avec toujours en fond de toile le problème de vols de courant. Mais le plus grave est que cette combinaison de facteurs ne fait que s’aggraver avec le temps. Pour ne pas changer, la source interrogée hier a d’abord souligné qu’en « période de chaleur, la demande atteint un pic de 2 200 mégawatts alors que la capacité de production maximale de l’EDL est de 1 700 MW et que la production effective est encore moindre ». Officiellement, selon des chiffres du ministère de l’Énergie datant de 2006, la capacité nominale du Liban est de 2 390 MW et la capacité effective de 1 512 MW. Cette sous-capacité, d’environ 60 %, est due au manque de maintenance et à la vétusté des machines. Deux générateurs sur les cinq existants à l’usine de Jiyé, par exemple, sont déjà considérés comme obsolètes et les autres suivront dans les quatre ans à venir. Autre argument implacable : le gaspillage. Technique, d’abord, qui greffe 11 % de la production, mais surtout non technique (28 % de la production), comprendre le vol de courant (22 %) et le non-paiement des factures (6 %). Or « en période de troubles sécuritaires le gaspillage non technique s’accroît, car les contrôleurs ou les percepteurs peuvent encore moins accéder à certaines régions », a expliqué la source précitée. Et par « certaines régions », on n’entend pas seulement la banlieue sud de Beyrouth. Enfin dernière raison invoquée par l’EDL, l’éternel bras de fer avec le Trésor sur l’ouverture des lignes de crédit. « En raison de tous les problèmes rencontrés avec le ministère des Finances, nous avons commencé à rationner l’utilisation du fuel pour éviter une coupure généralisée en cas de nouveaux retards », a affirmé la source de l’EDL. Le prix du kilowatt facturé étant basé sur un prix du baril de pétrole à 30 dollars, l’EDL n’est en effet pas en mesure de financer ses achats de fuel, couverts à 80 % par le Trésor. Mais vu les montants engagés, ce dernier réclame à la compagnie publique un minimum de transparence et de planification, sans y parvenir. On touche là le fond du problème : l’absence de bonne gouvernance au sein de l’EDL. Au regard de tous ces défis, on comprend pourquoi le portefeuille de l’Énergie n’est pas le plus prisé actuellement. Donc à court terme, en l’absence de réformes structurelles, les Libanais n’ont qu’à espérer une baisse des températures, permettant de se passer d’air conditionné. Vivement l’hiver…
Excédés par les coupures d’électricité qui atteignent jusqu’à 18 heures par jour, les habitants de Hasbaya ont tenu hier un sit-in, jusqu’à ce que le président de la municipalité leur promette une amélioration dans les 48 heures. Et ce après avoir effectué « des contacts avec des responsables de l’EDL ». « L’Orient-Le Jour » a fait de même, mais les informations...