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Tchad - L’Eufor se comporte « de manière stricte » et selon son mandat, assure Solana N’Djamena accuse l’armée soudanaise d’être impliquée dans les combats avec les rebelles

Le Tchad affirme avoir été attaqué hier par l’armée soudanaise à la frontière entre les deux pays alors que les rebelles, qui ont lancé une offensive le 11 juin, poursuivent leur guerre de mouvement dans un secteur proche. «Les colonnes de mercenaires envoyés en territoire tchadien ayant échoué à s’implanter dans des points stratégiques, l’armée soudanaise est entrée elle-même en action ce matin, en attaquant la garnison de l’armée à Adé avec des troupes au sol appuyées par des hélicoptères », a annoncé hier le gouvernement tchadien. La réalité de cette attaque n’a pu être confirmée auprès de sources indépendantes. Le Tchad estime qu’en « faisant intervenir ouvertement son armée et ses moyens aériens, Khartoum jette ainsi le masque de l’agression contre notre pays ». « Cet échelon franchi par les autorités soudanaises a le mérite de clarifier les positions aux yeux de ceux qui auraient encore des doutes sur la responsabilité de Khartoum dans les attaques successives contre le Tchad, et notamment dans les combats commencés le 11 juin », insiste N’Djamena. Parallèlement, la rébellion a annoncé avoir pris la ville d’Am Zoer (au nord-est d’Abéché, la principale ville de l’Est), après avoir quitté Biltine (au nord d’Abéché) qu’elle occupait lundi soir. Les rebelles ont successivement pris, sans y rester longtemps, Goz Beida, Am-Dam, Biltine et Am Zoer. Ils ont affirmé avoir également fait prisonnier un officier supérieur et pris un canon. Selon toute vraisemblance, et comme lors des derniers jours, il est probable, malgré les affirmations des rebelles, que la localité d’Am Zoer n’était pas protégée. « Nous sécurisons la zone en prenant des villes. Ils (les pouvoirs publics à N’Djamena) racontent ce qu’ils peuvent, ils font de l’intox, ils accusent l’Eufor (la force européenne à l’Est pour la protection des réfugiés du Darfour)... Bref, ils sont aux abois », a déclaré à l’AFP Ali Gueddei, porte-parole de l’Alliance nationale, regroupant les diverses factions rebelles. Un autre chef rebelle, Abderaman Koulamallah, a quant à lui affirmé : « Le gouvernement est à Abéché et à N’Djamena. Il n’y a plus d’autres forces dans le pays et nous tournons comme nous voulons. » « La résistance de Deby n’est pas aussi forte qu’il le dit », a même ajouté ce chef ayant participé à l’offensive rebelle de février qui avait atteint N’Djamena et était tout près de renverser le régime. Dans une allocution télévisée, le président tchadien Idriss Deby Itno avait déclaré lundi soir que son pays était « en droit de s’interroger sur l’efficacité » et « l’utilité » de la « présence au Tchad » de l’Eufor. Il s’en était également pris au Soudan, accusé d’être derrière les attaques rebelles. Les deux pays, qui entretiennent des relations tendues, s’affrontent par groupes rebelles interposés. Après l’attaque, à la mi-mai, par des rebelles du Darfour du Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) en banlieue de Khartoum, le Soudan avait rompu ses relations diplomatiques avec N’Djamena et l’avait menacé de « représailles ». « La réaction de l’armée tchadienne sera à la hauteur de l’outrecuidance du régime soudanais », a conclu hier le gouvernement tchadien. De source militaire française, le Tchad ne pèserait pas lourd face à l’armée soudanaise, une des grandes puissances de la région. Le Soudan possède une armée mieux équipée et puissante, avec des moyens aériens que l’armée nationale tchadienne n’a pas. Hier également, en réponse au président Deby qui a donc accusé l’Eufor de complaisance avec la rébellion, le diplomate en chef de l’UE, Javier Solana, a déclaré que l’Eufor se comporte « de manière stricte » au Tchad et selon son mandat, ajoutant : « La mission de la Force n’a pas changé. »
Le Tchad affirme avoir été attaqué hier par l’armée soudanaise à la frontière entre les deux pays alors que les rebelles, qui ont lancé une offensive le 11 juin, poursuivent leur guerre de mouvement dans un secteur proche.
«Les colonnes de mercenaires envoyés en territoire tchadien ayant échoué à s’implanter dans des points stratégiques, l’armée soudanaise est...