Les lecteurs ont voix au chapitre

30 ans après 13 juin?: commémoration sur une de nos chaînes d’un crime affreux perpétré à une période noire du Liban. En général, chez les gens civilisés, les commémorations se passent pieusement, dans le respect, la prière et la méditation. Chez nous, malheureusement, on ressort des dossiers noirs, on étale sur les écrans des photos atroces, on ravive des sentiments qui doivent être enterrés au fin fond du cœur. Khalass, ça suffit?! Enterrons nos morts et laissons-les reposer en paix. Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre, disait Jésus devant la femme adultère. Qui de ceux qui condamnent les autres est un saint ? Qui est l’être qui n’a rien à se reprocher?? Les jeunes ne se rappellent pas, parce qu’ils ne l’ont pas vécue, cette période. Mais nous, les plus âgés, nous n’avons pas oublié les massacres dans les églises, les ordres pour descendre à la ligne de démarcation, les tueries générales sur carte d’identité. Quand les responsables vont-ils comprendre qu’il faut tourner la page ? Quand vont-ils cesser de se provoquer ? Quand vont-ils arrêter d’attiser le feu qui couve sous la cendre ? Oublions tous ensemble le passé, vivons pour l’avenir et aidons-nous les uns les autres pour que revive le Liban dans sa splendeur passée. Sally TRABOULSI Démocratiser Mika Depuis quand Mika en concert est-il un événement bourgeois ? Nous nous étions tous réjouis de la reprise des festivals et de la venue au pays de l’enfant prodige Mika, mais quelle déception en voyant les prix ! N’est-ce point honteux d’organiser un tel concert, qui cible les jeunes surtout, à des prix allant de 35 à 200 dollars ? Et a fortiori quand cela doit se passer à la place des Martyrs, la place qui appartient à tout le monde, riches et pauvres, la place chargée de symboles encore récents ? L’argent des sponsors, dont deux groupes financiers, ne suffit-il pas à couvrir les frais ? Il semblerait donc que le concert de Mika soit un concert assis, autre incongruité. Mika si jeune, si vibrant, devant un parterre de vieux et jeunes bourgeois assis. Ma pensée va à tous ces jeunes frustrés, qui n’auront pas les moyens financiers de danser et sauter, comme tous ceux de leur âge dans d’autres pays, devant Mika. Non vraiment, le Liban n’est pas un pays pour les jeunes. Le Liban n’est pas un pays où les festivals, et plus largement la culture, sont accessibles à tout le monde. Alors qu’ailleurs ils ont compris les vertus pacifiantes de la culture. Le Liban est un pays pour les riches, les nouveaux riches, les m’as-tu-vu. Le Liban est un pays qui perd de son identité, face à la vague du bling-bling et des pétrodollars. Dana DAHDAH Politique pétrolière En concluant son article du 12/6/2008 sur le prix de l’essence, ?Sahar el-Attar écrit : «?Le Liban n’a jamais eu de politique pétrolière, comme il n’a jamais eu de politique sociale, agricole ou industrielle. Savez-vous que pendant les années de reconstruction et de développement, on n’a pas pensé à construire des capacités de stockage pour constituer des réserves stratégiques de pétrole??... Autre exemple du manque de planification, d’actualité cette fois : depuis lundi, un navire de fuel destiné à l’EDL n’a toujours pas été en mesure de décharger sa marchandise à la centrale électrique en raison de la vétusté du quai qui empêche tout accostage en cas de vents puissants.?» Comprenez-vous maintenant pourquoi on cherche à arracher les Finances, l’Intérieur, les Télécommunications, etc. à ceux qui nous ont servi Solidere, le centre-ville, et autres prestigieux monuments de la prospérité libanaise, au prix de 43 milliards de dollars?? Rakfa KHOURY