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Actualités - CHRONOLOGIE

Conférence des Nations unies Les négociations sur le changement climatique, frustrantes et trop lentes

La conférence des Nations unies sur le changement climatique s’est terminée hier sans rien décider, suscitant de la part de l’ONU un appel à « accélérer le rythme des négociations » vers un accord qui devra être conclu en décembre 2009 à Copenhague. 2009 est la date butoir que s’est fixée la communauté internationale en décembre dernier à Bali, pour être en ordre de marche à l’expiration de la première phase d’engagements du Protocole de Kyoto fin 2012. Depuis Bali, deux rounds de négociations à Bangkok et Bonn n’ont permis aucune avancée alors qu’il ne reste plus que 18 mois à peine – 565 jours, a calculé le WWF – jusqu’au rendez-vous crucial. « Nous avons maintenant une idée assez claire de ce que les gouvernements sont prêts à inscrire dans un accord à long terme. Mais compte tenu du peu de temps qu’il nous reste, les propositions doivent être beaucoup plus ciblées », a estimé Yvo de Boer, secrétaire exécutif de la Convention sur les changements climatiques (CNUCC, UNFCCC). Le Norvégien Harald Dovland, qui dirige le groupe de travail sur le Protocole de Kyoto, a réclamé un « esprit totalement nouveau de coopération ». « Il y a tellement de discussions qui ne mènent nulle part », a-t-il déploré en évoquant sa « frustration » de scientifique : « J’espérais quitter Bonn avec une liste concise et claire des choses à faire à Accra. » À l’inverse, un représentant suisse a constaté avec amertume que les délégations – 2 000 participants de 170 pays, réunis depuis le 2 juin – se séparaient « avec une shopping list qu’on devra de nouveau examiner à Accra », la prochaine session de pourparlers, prévue du 21 au 27 août dans la capitale ghanéenne, et qui sera la dernière avant la conférence de Poznan en décembre. Les pays en développement ont dénoncé le manque de volonté du monde industrialisé dont ils attendent qu’il montre la voie et renouvelle des objectifs ambitieux de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre. Eux-mêmes se sont engagés à conduire des « actions » de réduction, sans cependant de contrainte à ce stade. Le représentant indien Chandrashekar Dasgupta a dénoncé « le silence assourdissant » des pays développés, à l’exception de l’Union européenne, pourtant moins « leader » que par le passé, son élargissement à 27 entamant apparemment la cohésion qu’elle avait à 15. « C’est plus compliqué », a reconnu un délégué européen. Par ailleurs, la proximité des élections aux États-Unis empêche la délégation américaine de mettre la moindre proposition à long terme sur la table et, selon ce même représentant de l’UE, « on ne l’a pas entendue ». C’est sur des points techniques que les discussions ont permis l’échange de nouvelles idées, parfois de véritables propositions comme sur le financement de la lutte contre les dérèglements climatiques et l’adaptation des pays les plus vulnérables. Mais là encore, toutes les suggestions ont été renvoyées à Accra. « En 20 ans, jamais les progrès n’ont été aussi lents, les négociations aussi peu consistantes. Si le rythme ne s’accélère pas, nous risquons l’échec », a jugé Bill Hare, expert Climat de Greenpeace International.
La conférence des Nations unies sur le changement climatique s’est terminée hier sans rien décider, suscitant de la part de l’ONU un appel à « accélérer le rythme des négociations » vers un accord qui devra être conclu en décembre 2009 à Copenhague.

2009 est la date butoir que s’est fixée la communauté internationale en décembre dernier à Bali, pour être en...