Rechercher
Rechercher

Actualités

trois questions à... - Pierre Bourrier, directeur du groupe ArcelorMittal, « une très belle réussite industrielle » Sahar AL-ATTAR

Né en 2006 de la fusion de l’européen Arcelor et de l’indien Mittal Steel, le groupe ArcelorMittal, dirigé par Lakshmi Mittal, est le numéro un mondial de la sidérurgie, avec 320 000 employés dans plus de 60 pays. De passage à Beyrouth dans le cadre d’une conférence organisée par l’ESA sur les grandes écoles françaises au XXIe siècle, l’un des directeurs généraux du groupe, Pierre Bourrier, a répondu aux questions de « L’Orient-Le Jour ». Q : Quel est l’état de la production d’acier dans le monde, et comment expliquez-vous la hausse des prix ? P.B. : « On produit aujourd’hui dans le monde 1,2 milliard de tonnes d’acier par an dont près de 500 millions, soit environ 40 % vont dans la construction et le reste dans l’industrie, notamment automobile. Pour avoir un ordre d’idée, sachez que la tour Eiffel, par exemple, représente l’équivalent de 7 000 tonnes d’acier. À lui seul, le groupe ArcelorMittal produit 120 millions de tonnes, dont 35 millions pour la construction. Quant à la hausse des prix de l’acier, elle s’explique d’abord par la flambée du prix du minerai de fer, qui a augmenté de près de 70 % ces deux dernières années, sachant que trois producteurs dans le monde assurent près de 90 % de la production mondiale de minerai. À cela s’ajoutent les coûts croissants de l’énergie (électricité et charbon) et ceux du transport. » Q : Parallèlement, la demande est-elle toujours aussi soutenue ? P.B. : « On assiste à un réveil économique dans un certain nombre de pays, comme la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie ou encore le Golfe. Ces marchés sont donc très gourmands en métal, que ce soit pour la construction, pour l’infrastructure (oléoducs, installations pétrolières…) ou pour l’industrie. L’Europe et les États-Unis, où la croissance démographique et économique est modérée, sont déjà équipés, et on parle surtout de rénovation, avec une croissance du marché de 2 à 3 % par an. Dans les pays émergents, en revanche, en Europe de l’Est, dans le Golfe, en Chine ou en Inde, le marché croît à un rythme annuel de près de 8 %. Compte tenu du développement prévisible de ces marchés, ArcelorMittal a fait le choix de s’y installer directement, notamment en Russie, ou encore en Arabie saoudite, où le site de production a pour ambition de couvrir la région. » Q : Avec du recul, comment évaluez-vous les résultats de la fusion d’Arcelor et de Mittal Steel ? P.B. : « Le marché de l’acier a complètement changé depuis la fusion, qui a donné au groupe la capacité de résister davantage à ses fournisseurs. Globalement, la stratégie du groupe repose sur une verticalisation de la production pour s’affranchir de l’amont, en possédant ses propres mines de fer et de charbon, et de l’aval, en développant les sites de transformation et un réseau de distribution nous permettant d’être au plus près des clients. Les synergies créées par la fusion et la multiplication des sites se sont ainsi inscrites dans une stratégie de consolidation visant à rapprocher les sites de production des mines pour réduire les coûts de transport, profiter de la main-d’œuvre disponible et permettre au client d’avoir un seul interlocuteur. Nous avons ainsi créé des « bases acier », en Ukraine ou au Kazakhstan, par exemple. La fusion est incontestablement une très belle réussite industrielle. »
Né en 2006 de la fusion de l’européen Arcelor et de l’indien Mittal Steel, le groupe ArcelorMittal, dirigé par Lakshmi Mittal, est le numéro un mondial de la sidérurgie, avec 320 000 employés dans plus de 60 pays. De passage à Beyrouth dans le cadre d’une conférence organisée par l’ESA sur les grandes écoles françaises au XXIe siècle, l’un des directeurs généraux du...