La magie de la pianiste Martha Argerich va illuminer Lugano pour trois semaines

La septième édition du « Projet Martha Argerich » rassemblera à Lugano une riche palette de musiciens qui aiment se retrouver chaque année autour de l’illustre pianiste dans cette petite ville de Suisse italienne. Entre le 9 et le 28 juin, l’artiste argentino-suisse se produira dix fois, ce qui fait de la rencontre tessinoise l’événement musical le plus marqué par sa présence. Depuis la création du festival en 2002, Martha Argerich rassemble autour d’elle « un noyau d’artistes très connus, comme le violoncelliste Mischa Maisky, les violonistes Dora Schwarzberg, Ivry Gitlis, Renaud Capuçon et la pianiste Lilya Zilberstein », décrit à l’AFP le coordinateur du festival, Carlo Picardi. Depuis plus de vingt ans, la pianiste ne donne plus de récitals, mais privilégie les formations en duo. « Sans doute parce qu’elle est vraiment généreuse », commente Carlo Picardi. « Elle crée un esprit de communauté et pratique une forme morale de rapport avec les collègues où tout le monde est traité sur un pied d’égalité », ajoute-t-il. Au cœur de ces rencontres musicales, huit concerts de musique de chambre seront proposés au public, avec une dizaine d’artistes présents dans la même soirée. Les quatuors avec piano de Mendelssohn, les quintettes avec piano d’Arensky et Elgar compteront parmi les œuvres interprétées. Martha Argerich jouera notamment la Suite n°1 de Rachmaninov pour deux pianos, Scaramouche de Milhaud, la Danse macabre de Saint-Saëns ou la Fantasia Elvetica de Mikhaïl Pletnev. « Martha est très intéressée par la musique du XXe siècle », relève Carlo Picardi. Le festival devrait atteindre son point culminant avec la présentation de La Fugue, une comédie musicale du pianiste Alexis Weissenberg, proposée le 26 juin et interprétée par une succession de sept couples de pianistes. Ces 14 musiciens accompagneront les trente chansons « d’une partition extrêmement raffinée qui mérite notre attention », annonce le festival. Pour la ville de Lugano, « le fait de voir jouer Martha, c’est presque de la magie », décrit Chantal Stampanoni, responsable de la communication pour la Banque de la Suisse italienne, sponsor de la manifestation. Avec ce festival, « on a mis Lugano dans la main du monde », ajoute-t-elle.