SOCIAL CNSS : pourquoi cette grosse machine est-elle continuellement grippée ? Suzanne BAAKLINI

Elle est considérée comme l’acquis social majeur des années soixante, et pour cause : la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS) était la première initiative de couverture sociale des Libanais. Plus de 40 ans plus tard, pourquoi cette institution si vitale est-elle devenue un nid à problèmes ? Que vous soyez un bénéficiaire régulier ou que vous ayez opté pour la cotisation facultative, il vous faut, surtout à Beyrouth, plus d’un an ou deux en moyenne pour vous faire rembourser vos médicaments. Les services sont lents, bien que non dénués d’efficacité. Et, surtout, la question de la pérennité de cette institution qui couvre quelque 30 % des Libanais semble continuellement remise en cause. Alors où se trouve le nœud du problème : est-ce, comme l’affirme le directeur général de la CNSS, Mohammad Karaké, une affaire de sous-effectif du personnel ? S’agit-il de problèmes administratifs et budgétaires, comme le dénoncent plusieurs personnes interrogées dans le cadre de ce dossier ? L’informatisation, en cours actuellement, permettra-t-elle non seulement d’accélérer les formalités mais aussi d’éviter les abus ? La cotisation imposée actuellement est-elle suffisante ? Le projet de carte de santé conçu par le ministère permettra-t-il de combler les lacunes ? Pourquoi cette faillite de la caisse de cotisation facultative ? Ce dossier sur la CNSS revient sur toutes ces questions, et recueille l’avis des différents responsables concernés sur les solutions potentielles et les perspectives de réformes. Dans l’espoir que cet acquis social majeur se transforme de malédiction en bénédiction – on peut toujours rêver ! – finisse par assurer un jour une couverture sociale à tous les Libanais.