Zimbabwe La justice lève l’interdiction des rassemblements de l’opposition

La justice zimbabwéenne a décidé hier que la police ne pourrait plus interdire les rassemblements à Harare de l’opposition, qui accuse le régime de Robert Mugabe de mener « une campagne de terreur » avant le second tour de l’élection présidentielle du 27 juin. Dans le même temps, la police zimbabwéenne a de nouveau arrêté hier un député de l’opposition et le gouvernement a décidé d’imposer une importante taxe d’importation sur les journaux étrangers, accusés d’« hostilité » envers le régime. À Johannesburg, le Congrès national africain (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, s’était dit « très inquiet » vendredi de la situation au Zimbabwe, en évoquant les interdictions de meetings. « Si ces informations sont correctes, elles signalent une grave menace pour la tenue d’élections libres et équitables », avait estimé l’ANC, dans un communiqué au ton ferme peu habituel à l’égard de son voisin. Morgan Tsvangirai, 56 ans, doit affronter au second tour de la présidentielle au Zimbabwe le président sortant Robert Mugabe, 84 ans, dont 28 au pouvoir. Au premier tour de la présidentielle, M. Tsvangirai avait obtenu 47,9 % des suffrages contre 43,2 % au président Mugabe. L’opposant avait ensuite quitté le Zimbabwe pour une tournée diplomatique visant à rassembler des soutiens. Il n’était rentré dans son pays que six semaines plus tard, son parti affirmant qu’il faisait l’objet d’un complot d’assassinat. Le quotidien gouvernemental The Herald a indiqué hier que 28 militants du MDC et huit du parti au pouvoir avaient été interpellés à Buhera (Sud-Ouest) après la découverte d’armes blanches. Selon l’opposition, quelque 70 militants du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) ont été arrêtés la semaine dernière à Buhera.