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Actualités - CHRONOLOGIE

Haniyeh accepte la main tendue du président palestinien Après un an de brouille, Abbas et le Hamas s’acheminent vers un dialogue

Le Hamas a accepté hier une offre de dialogue du président palestinien Mahmoud Abbas, ouvrant la voie à une réconciliation interpalestinienne un an après la violente prise de pouvoir par le mouvement islamiste dans la bande de Gaza. «Nous saluons l’appel du président Abbas à la tenue d’un dialogue national et le nouvel esprit positif qu’il a manifesté dans son discours. Et nous affirmons que notre main est tendue afin de parvenir à l’unité nationale », a déclaré, dans un discours télévisé à Gaza, le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh. « Nous appelons au lancement immédiat d’un dialogue national sur la base de l’initiative yéménite, avec pour objectif un retour à la situation qui prévalait dans la bande de Gaza » avant la prise du pouvoir du Hamas en juin 2007, a ajouté M. Haniyeh. Dans un discours mercredi soir à Ramallah en Cisjordanie, M. Abbas avait lancé un appel inattendu au dialogue avec le Hamas, qui a délogé son parti, le Fateh, du pouvoir à Gaza. M. Abbas a préconisé un dialogue sur la base de l’initiative yéménite, acceptée en mars par les deux partis, mais restée lettre morte en raison de divergences d’interprétation. Le principal point de désaccord portait sur l’exigence de M. Abbas d’un retour préalable à la situation qui prévalait avant la prise du pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza, condition rejetée par le mouvement islamiste. Or, M. Abbas n’a pas formulé cette condition dans son discours. Hier, son collaborateur Saëb Erakat a toutefois rectifié le tir et assuré que les propos du président ne traduisaient aucun infléchissement de sa position envers le Hamas. « Il est faux de dire qu’Abbas ne réclame plus la fin du coup de force du Hamas en préalable à la fin des divisions », a dit Erakat. M. Haniyeh a, de son côté, également assuré que son mouvement était prêt à faire preuve de la « flexibilité » nécessaire pour assurer la réussite du dialogue, et appelé le Fateh de M. Abbas à faire de même. « Nous appelons la Ligue arabe à parrainer le dialogue et la réconciliation, comme cela a été le cas avec nos frères libanais », a-t-il encore dit, affirmant que les discussions devaient se tenir sur le principe qu’il n’y ait « ni vainqueur ni vaincu ». L’appel de M. Abbas est survenu au moment où les négociations de paix avec Israël, auxquelles le Hamas est hostile, s’enlisent, rendant de plus en plus improbable la conclusion d’un accord avant la fin 2008, comme cela avait été convenu. « Il ne fait pas de doute que l’appel du président Abbas est lié à l’échec des négociations et au fait qu’il se rend compte que l’unité nationale est essentielle pour faire face à Israël », a dit le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri. Le gouvernement israélien s’est, pour sa part, gardé de critiquer publiquement l’appel de M. Abbas au dialogue avec le Hamas. « Nous n’avons aucun intérêt à alimenter une polémique publique avec (Mahmoud) Abbas, alors qu’il est notre partenaire dans le processus de paix. Nous lui dirons de vive voix ce que nous avons à lui dire », a dit à l’AFP le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Arye Mekel. Washington, qui considère aussi le Hamas comme un mouvement terroriste, a dit ne pas avoir d’objection à l’ouverture d’un tel dialogue. En soirée, le département d’État a déclaré que Condoleezza Rice avait obtenu des garanties de M. Abbas. Sur un autre plan, le Hamas a pris le contrôle du service des eaux palestinien à Gaza, ce qui pourrait remettre en cause un projet de traitement des eaux usées dans le Territoire considéré par Tony Blair, émissaire sur le Proche-Orient, comme un point essentiel pour rétablir la paix. Selon Rebhi al-Cheikh, vice-président du service des eaux, des hommes en armes ont pris le principal bâtiment de l’administration mercredi à midi, en disant agir sur ordre d’Ismaïl Haniyeh. Jusqu’à présent, cette autorité dépendait du président palestinien Mahmoud Abbas. Le Hamas s’est emparé de cette « autorité des eaux », alors qu’un appel d’offres doit être prochainement lancé pour construire une station d’épuration. Un responsable de la Banque mondiale a toutefois assuré que le projet, qu’elle coordonne, n’était pas remis en cause. Le Hamas, qui n’a fait aucun commentaire sur la question, pourrait utiliser les fonds récoltés par cette autorité pour contourner le blocus israélien.
Le Hamas a accepté hier une offre de dialogue du président palestinien Mahmoud Abbas, ouvrant la voie à une réconciliation interpalestinienne un an après la violente prise de pouvoir par le mouvement islamiste dans la bande de Gaza.
«Nous saluons l’appel du président Abbas à la tenue d’un dialogue national et le nouvel esprit positif qu’il a manifesté dans son...