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Actualités - CHRONOLOGIE

En 1867, Augusto Berns a « pillé » parfaitement légalement la célèbre citadelle inca Un aventurier allemand exploitait le Machu Picchu plus de 40 ans avant sa découverte

Un aventurier allemand, Augusto Berns, à la fois chercheur d’or et exploitant de bois, a « pillé » parfaitement légalement en 1867 la célèbre citadelle inca du Machu Picchu, au Pérou, 44 ans avant que l’explorateur américain Hiram Bingham ne la fasse connaître au monde, révèlent des historiens de deux instituts français. L’activité d’Augusto Berns est encore mal connue : pilleur et trafiquant d’œuvres d’art ou entrepreneur minier et exploitant de bois ? Marié avec des enfants, il possédait une fabrique de traverses de chemins de fer et avait obtenu légalement des concessions minières à partir de 1867 et reversait à l’État 10 à 20 % de royalties. « Entre découvreur magnifique et pilleur infâme, il doit y avoir une voie moyenne », s’exclame Alain Gioda, historien du climat de l’Institut de recherches pour le développement (IRD). Pour ce chercheur, il s’agit d’un « homme qui avait passé des accords officiels et monté une entreprise tout à fait légalement ». À l’époque, le Pérou était en plein boom économique en vendant du « guano » (fertilisant naturel) dans le monde entier. Le président José Balta (1868-1872) essayait d’attirer les entrepreneurs à venir s’installer dans le pays andin pour aider au remboursement de la dette et impulser le progrès symbolisé alors par les chemins de fer. Au dix-neuvième siècle, les autorités donnaient à exploiter aux entrepreneurs des mines, ou des filons de minerais précieux ou encore des « huacas » (anciens tombeaux et lieux sacrés incas) renfermant des trésors archéologiques. « C’est la découverte d’une carte allemande datant du XIXe siècle aux archives de la bibliothèque nationale de Lima » par Paolo Greer, un Américain passionné d’histoire péruvienne, qui a mis les chercheurs sur la piste, explique à l’AFP Alain Gioda. Paolo Greer, un ancien cartographe pétrolier qui avait travaillé en Alaska, a trouvé une correspondance et des cartes mentionnant une exploitation à Machu Picchu dans des archives du Pérou comme des documents aux États-Unis. Selon une carte datée de 1874, Machu Picchu avait été donné en concession minière au prospecteur Augusto Berns, propriétaire d’une scierie à Aguas Calientes, le village situé aux pieds de la montagne du Machu Picchu. C’est ainsi qu’Augusto R. Berns, chercheur d’or et exploitant de bois, serait donc le véritable découvreur de Machu Picchu, la fameuse citadelle inca datant du XVe siècle et que les conquérants espagnols n’ont jamais pu dénicher malgré des recherches acharnées. « Nous avons la preuve que Berns et ses associés ont trouvé de l’or et des pièces archéologiques de Machu Picchu utilisant une entreprise qui possédait une concession minière englobant la citadelle », a révélé à l’AFP l’historien Carlos Carcelen. « Malheureusement, nous avons aussi découvert qu’il y eut un grand pillage d’objets en or et qu’ils furent vendus à des musées et à des universités européennes », affirme le scientifique. La découverte de l’existence d’Augusto Berns et de ses ventes de trésors archéologiques à l’étranger risque de provoquer une polémique au Pérou, où le gouvernement réclame à l’Université de Yale (États-Unis) une grande quantité d’objets que le « découvreur » officiel de Machu Picchu, l’Américain Hiram Bingham, avait emportés dans son pays au début du XXe siècle. Jusqu’à maintenant, cet explorateur passait pour le grand découvreur de Machu Picchu en 1911 même si, au Pérou, des paysans locaux en connaissaient l’existence. Toutefois, se doutant qu’il n’était pas le premier, Bingham avait avoué en 1922 dans son livre Inca Land qu’il était le découvreur de Machu Picchu « à la possible exception d’un prospecteur de mines », probablement l’Allemand Augusto Berns.
Un aventurier allemand, Augusto Berns, à la fois chercheur d’or et exploitant de bois, a « pillé » parfaitement légalement en 1867 la célèbre citadelle inca du Machu Picchu, au Pérou, 44 ans avant que l’explorateur américain Hiram Bingham ne la fasse connaître au monde, révèlent des historiens de deux instituts français.
L’activité d’Augusto Berns est encore mal...