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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Janine Rubeiz* jusqu’au 11 juin Élucubrations calligraphiques d’Anita Toutikian

Anita Toutikian rêve d’union de cultures et non de ce choc dont tout le monde parle. À travers des élucubrations sur une simple lettre « j » (lettre phénicienne par excellence), le rêve tout en couleurs prend forme et évoque l’alliance de l’alphabet, creuset de toute l’humanité. Ses créations artistiques sont affichées à la galerie Janine Rubeiz jusqu’au 11 juin. Dans ce travail qui a nécessité trois ans, l’artiste avoue avoir voulu rendre hommage à son pays natal, le Liban. « Depuis les années 90, je me suis intéressée à l’art conceptuel, essayant de repousser le plus loin possible les limites de mon travail que j’ai voulu articuler aujourd’hui sur ce qui fait l’âme d’un pays. » C’est ainsi que s’exprime l’artiste qui souligne l’importance de l’abolition de toute frontière entre le public et elle. Anita Toutikian propose ainsi une démarche artistique qui traite de l’importance accordée à l’analyse d’un objet d’art plutôt qu’à l’objet lui-même et exprime une idée ou un concept en rejetant la création d’une œuvre d’art traditionnelle (peinture ou sculpture) en tant que marchandise de grande valeur. S’interrogeant sans cesse sur la place qu’occupent les artistes, Toutikian conçoit des œuvres qui sont surtout des « propositions artistiques » qui invitent le regard à réfléchir et à réagir sur l’immédiat. Des textes littéraires minimisés jusqu’à la lettre elle-même, une déclinaison tout en couleurs élaborée, qui met en jeu plusieurs disciplines, comme l’analyse thématique ainsi que l’algèbre et les notions arithmétiques suscitant le questionnement. « L’artiste s’efface ainsi derrière son œuvre, dit Toutikian, laissant la place aux interrogations et à l’interaction de l’autre. » Allier l’Orient à l’Occident Dans cette exposition, Anita Toutikian offre une plate-forme d’union entre l’Orient et l’Occident. « J » comme jolie, mais aussi comme « Jamila » ; et si une jarre devient en arabe « jarra », le jardin se transforme aussi en « jounayna ». La langue arabe propose ainsi des mots commençant par la lettre « j » et qui se retrouvent autant dans la langue occidentale. « Si j’ai choisi cette lettre en particulier, dit Toutikian, c’est principalement pour sa souplesse, son élasticité et surtout pour sa forme esthétique (avec ce point qui fait toute la différence). » Ainsi, on la voit se déclinant sur certaines œuvres en chaussures, en forme de bougies entrelacées ou encore de notes de musique. Dans ce kaléidoscope de couleurs, irradiées par des éclats de lumière, les lettres décuplées et multipliées à l’infini fusionnent dans une embrassade algébrique et suggèrent des plages de tranquillité et des soleils lumineux. L’artiste invite également tous ceux qui désirent participer à ce grand jeu scénique de l’art à créer une œuvre. Crayons de couleurs, papiers et cartons sont distribués à l’occasion. Cette installation ne manquera pas d’enchanter les jeunes qui souhaitent s’essayer à cet exercice de création. « Il y a un artiste en chacun de nous », conclut Anita Toutikian. Colette KHALAF * Galerie Janine Rubeiz (Raouché). Tél. : 01/868290. Ouverture du mardi au vendredi, de 10h00 à 19h00, et les samedis, de 10h00 à 14h00.
Anita Toutikian rêve d’union de cultures et non de ce choc dont tout le monde parle. À travers des élucubrations sur une simple lettre « j » (lettre phénicienne par excellence), le rêve tout en couleurs prend forme et évoque l’alliance de l’alphabet, creuset de toute l’humanité. Ses créations artistiques sont affichées à la galerie Janine Rubeiz jusqu’au 11...