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Actualités - CHRONOLOGIE

SOCIÉTÉ - Deux cent cinquante élèves de Strasbourg ont renoncé aux écrans pendant 10 jours Les enfants passent 1 200 heures par an devant leurs télévisions

Les 250 élèves d’une école de la banlieue de Strasbourg (Est) ont accompli un exploit : ils ont réussi pendant 10 jours à renoncer aux écrans de télé, de consoles de jeux et d’ordinateurs, grâce à l’engagement des familles et des enseignants, une première en Europe. «Un taux de réussite excellent ! », le directeur de l’école primaire du Ziegelwasser ne cache pas sa fierté en rendant compte de la performance de ses élèves, âgés de 6 à 11 ans. L’opération « 10 jours sans écran » est une première en Europe. Conçue à l’origine par des chercheurs canadiens, l’expérience est née du constat que les enfants passent 1 200 heures par an devant leurs écrans, contre 800 à l’école, et qu’un enfant de 11 ans a vu en moyenne 8 000 meurtres à la télévision, explique Serge Hygen, un des chargés du projet. Les études menées au Québec et aux États-Unis sur de telles actions montrent une réduction très sensible des violences verbales et physiques, sans compter une amélioration de l’alimentation et de la santé. « C’étaient dix jours intenses », raconte le directeur de l’école strasbourgeoise Xavier Rémy. « Le plus dur, ça a été pour ma plus jeune, Géna, 6 ans, qui avait l’habitude de voir une série à 8h00 avant l’école », raconte Marie-France Pierson. « Maintenant, je n’allume plus la télé le matin, et c’est mieux : tous les enfants sont prêts à l’heure pour l’école ! » Des occupations alternatives, comme un atelier couture, ont été mises en place. « On avait 30 à 40 enfants dans l’atelier, ça m’a plu, et ils m’ont demandé de continuer... », poursuit-elle. Des cours de cuisine proposés aux enfants en alternative aux écrans ont eu également un franc succès, ainsi qu’une sortie à vélo et une visite au commissariat du quartier. Pour l’institutrice Cécile Zirn, la suppression de la télé a rendu les discussions en classe bien plus riches : « Au lieu de parler du film de la télé, les élèves avaient beaucoup d’autres choses à raconter, ils avaient fait chacun des tas de choses différentes. » « Et les parents aussi ont redécouvert les discussions au bas de l’immeuble », se réjouit-elle, tandis que sa collègue Marie constate avec un grand sourire que « tous les tissus sociaux se renouent pour se substituer à la télévision ». Autre bienfait de l’opération « sans écran » : les heures de sommeil gagnées par certains enfants – une minorité – habitués à veiller tous les soirs jusqu’à 22h00 ou 23h00. « Je me sens tout bizarre ce matin, je me suis couché à 9h00 hier soir », a raconté un enfant à sa maîtresse. Certes, la plupart des enfants étaient plus nerveux pendant cette période d’abstinence, reconnaissent parents et enseignants. « Les jeux vidéo sont un vrai défouloir pour quelques enfants », a constaté un enseignant, Emmanuel. « Certains ont comparé leur habitude de regarder la télé aux habitudes d’un fumeur », ajoute Mme Zirn. D’ici à fin juin, l’expérience pourra être analysée plus en profondeur grâce à un questionnaire distribué aux parents par Eco-Conseil, l’un des promoteurs du projet. Les enfants vont désormais s’atteler à la tâche de répondre aux quelque 400 lettres et cartes d’encouragement reçues de France et de l’étranger.
Les 250 élèves d’une école de la banlieue de Strasbourg (Est) ont accompli un exploit : ils ont réussi pendant 10 jours à renoncer aux écrans de télé, de consoles de jeux et d’ordinateurs, grâce à l’engagement des familles et des enseignants, une première en Europe.
«Un taux de réussite excellent ! », le directeur de l’école primaire du Ziegelwasser ne cache...