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Actualités - CHRONOLOGIE

Au musée Guimet, Hokusai (1760-1849), père du manga

C’est le vrai père du manga. Katsushika Hokusai (1760-1849), le premier à réunir ses dessins et caricatures en un seul volume, la Manga, fait l’objet d’une exposition au musée Guimet à Paris qui présente son fonds d’œuvres et rend hommage à ses donateurs. «?Hokusai, l’affolé de son art. D’Edmond de Goncourt à Norbert Lagane?», première exposition entièrement consacrée à l’artiste japonais par le musée des arts asiatiques, présente, du 21 mai au 4 août, la totalité des 130 dessins, estampes et peintures qu’il détient du dessinateur de la célèbre Vague. Ces œuvres sont issues des collections du musée, elles-mêmes réunies et données par des amateurs de la fin du XIXe à nos jours, jusqu’au don de la collection exceptionnelle d’un pharmacien décédé en 2004, Norbert Lagane. Hokusai «?a été l’un des premiers artistes japonais à attirer les critiques et les collectionneurs?» européens, dès 1860, et particulièrement en France, en Angleterre et aux Pays-Bas, indique à l’AFP Hélène Bayou, commissaire de l’exposition et conservatrice au musée. Admiré de Degas, Van Gogh ou Monet – dont on peut contempler les estampes japonaises dans sa maison de Giverny –, collectionné par Edmond de Goncourt qui écrivit la première monographie sur l’artiste, Hokusai fut plus rapidement célèbre en Europe qu’au Japon, où il mourut d’ailleurs dans la misère, à l’âge de 89 ans. L’exposition présente, en trois grandes sections, les dessins, estampes et peintures de l’artiste, avec des pièces quasi uniques, tels ces délicats dessins de courtisanes destinés à des albums pour lettrés, des paysages ou des dessins d’animaux pour des cartes de vœux, des scènes de genre pour éventail. Hokusai a été le spécialiste de l’ukiyo-e, ces «?images du monde flottant?» – le monde du divertissement – appréciées à son époque par les citadins, les marchands, «?la classe des nouveaux riches?», dit Mme Bayou. Scènes de rues où s’agitent les vendeurs de poisson, portraits de guerriers, vues de concerts sous les glycines ou du quartier «?réservé?» alternent avec les images érotiques des très osées «?estampes japonaises?» et celles de paysages de clair de lune. L’exposition présente les célèbres?Trente-six vues du mont Fuji et une rareté, deux peintures représentant l’une un tigre, l’autre un dragon. Ces deux œuvres séparées – l’une est au musée Ota de Tokyo, l’autre au musée Guimet depuis 2001 – viennent d’être reconnues comme une paire, jamais assemblée jusque-là. En 1814, Hokusai publie le premier volume de la Manga – littéralement image dérisoire – recueil de croquis «?croqués sur le vif, assez caricaturaux?», de colporteurs, geishas, petits métiers ou animaux en mouvement, dit Mme Bayou. C’était «?très novateur. Hokusai est un artiste précurseur?» des mangas – recueil de bandes dessinées – actuelles, ajoute-t-elle. Il publiera quinze de ces volumes qui se voulaient au départ des sortes de manuels de dessins. L’art d’Hokusai est un art extrêmement raffiné, dit la conservatrice et, en même temps, il s’adresse à tous les publics, par sa verve, son aptitude à saisir sur le vif la réalité. Fabienne FAUR
C’est le vrai père du manga. Katsushika Hokusai (1760-1849), le premier à réunir ses dessins et caricatures en un seul volume, la Manga, fait l’objet d’une exposition au musée Guimet à Paris qui présente son fonds d’œuvres et rend hommage à ses donateurs.
«?Hokusai, l’affolé de son art. D’Edmond de Goncourt à Norbert Lagane?», première exposition entièrement...