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Actualités - CHRONOLOGIE

Téhéran présente des propositions pour régler les « grandes difficultés mondiales » L’Iran reprend l’initiative sur le nucléaire face aux grandes puissances

L’Iran occupe le terrain en présentant cette semaine des propositions pour « régler les problèmes du monde », face à de grandes puissances qui peinent à lui faire une nouvelle offre de coopération pour le convaincre de renoncer à l’enrichissement d’uranium. L’Iran avait indiqué mardi avoir remis des propositions touchant aux « grandes difficultés mondiales dans les domaines politique, sécuritaire, économique et énergétique, et la question de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire » au diplomate en chef de l’UE, Javier Solana. Téhéran a indiqué hier que ces propositions avaient aussi été transmises au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, à la Suisse – qui représente les intérêts américains en Iran, les deux pays n’ayant pas de relations diplomatiques –, à la Chine et à la Russie. L’ambassadeur d’Iran près l’UE a précisé, lors d’une rare conférence de presse à Bruxelles, que les propositions portaient surtout sur « les droits de l’homme, le militantisme et le terrorisme », mais aussi sur l’« énergie ». Quant au programme iranien d’enrichissement d’uranium, que Téhéran a toujours refusé de suspendre malgré trois résolutions assorties de sanctions à l’ONU, les propositions iraniennes n’en parlent pas. « Il ne s’agit pas de traiter des questions conflictuelles », mais d’une « approche générale des questions de paix et de sécurité dans le monde », selon l’ambassadeur. Les États-Unis ont laissé entendre mardi soir qu’ils n’attendaient pas grand-chose des propositions des Iraniens. « Compte tenu de l’expérience passée, s’ils continuent sur la voie qu’ils ont choisie, je ne pense pas que quiconque retienne sa respiration », a déclaré le porte-parole du département d’État, Sean McCormack. Un diplomate européen s’est aussi montré sceptique. Ces propositions « ne sont pas sérieuses, c’est juste des relations publiques », a-t-il jugé. Les services de M. Solana comme le ministère français des Affaires étrangères ont néanmoins promis d’« examiner » le document iranien. Car l’initiative iranienne a au moins le mérite d’exister alors que les six grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) qui pilotent le dossier nucléaire iranien ne semblent toujours pas prêtes à présenter à l’Iran l’offre de coopération « rafraîchie » qu’elles évoquent depuis début mars. Bien que les ministres des « Six » aient annoncé le 2 mai à Londres un accord pour « actualiser » l’offre que M. Solana avait présentée en leur nom à Téhéran en juin 2006 – que Téhéran a toujours rejetée –, aucune date n’a été avancée pour la remettre. Des divergences semblent persister parmi les Six sur la façon de convaincre l’Iran de suspendre un enrichissement soupçonné de lui servir à mettre au point l’arme atomique. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a ainsi appelé hier les grandes puissances à « poser clairement, sur la table des négociations (...) des garanties de sécurité à l’Iran ». Moscou avait déjà plaidé en ce sens à Londres, selon un diplomate européen, mais les Américains « refusent absolument », car la menace d’une intervention militaire contre l’Iran constitue leur principal instrument de pression. La Russie n’est pourtant pas seule à « vouloir aller plus loin », selon ce diplomate, soulignant que « ce n’est pas un hasard si M. Lavrov a tenu ces propos en présence du (chef de la diplomatie allemande Frank-Walter) Steinmeier ». Dans ce contexte, il est improbable que le dossier nucléaire iranien se débloque avant la fin de l’année et l’élection présidentielle américaine, a estimé ce diplomate. À moins que l’évolution au Proche-Orient – notamment le jeu iranien en Irak ou au Liban – ne vienne bousculer l’équilibre régional et amener chacun à revoir ses positions, a-t-il expliqué.
L’Iran occupe le terrain en présentant cette semaine des propositions pour « régler les problèmes du monde », face à de grandes puissances qui peinent à lui faire une nouvelle offre de coopération pour le convaincre de renoncer à l’enrichissement d’uranium.
L’Iran avait indiqué mardi avoir remis des propositions touchant aux « grandes difficultés mondiales dans...