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Actualités - CHRONOLOGIE

CRISE Les industriels prêts à détourner les difficultés du moment Liliane MOKBEL

Temps de crise, temps de « petits chocs », les mots destinés à qualifier la phase que traverse le pays diffèrent d’un industriel à l’autre. Mais tous sont unanimes sur la résilience du secteur. Les opérateurs sont déjà rompus à la gestion « des moments forts de tensions » tant cette conjoncture s’est répétée depuis 1975. Pas de panique. Pas de moral bas. Pas d’inquiétude outre mesure pour l’avenir. Les industriels ont déjà mis à l’épreuve, plus d’une fois par le passé, les différentes moutures du plan B. Apparemment, ils ont plus d’un tour dans leur sac pour détourner les difficultés du moment. En revanche, leurs manœuvres sont coûteuses et réduisent leur marge de bénéfices. « Ce n’est qu’un trou d’air, une période d’instabilité temporaire. Les lignes de production à l’usine continuent de rouler et rien ne devrait perturber le fonctionnement normal de l’entreprise », souligne Gaby Tamer, PDG de G. Tamer Holding, qui affirme d’ailleurs que sa firme a déjà surmonté des difficultés plus graves par le passé. Les unités de marketing et les forces de vente continuent de prospecter de nouvelles opportunités. Comme programmé, il y a un certain temps, Tamer Industries pour la fabrication des produits cosmétiques sera présente, malgré les aléas du moment, dimanche prochain au Salon « Beauty World Exhibition » qui se tient à Dubaï. Les responsables au sein de l’entreprise censés tenir le stand de l’entreprise quitteront le pays plus tôt que prévu pour être sûrs d’être sur place à la date d’ouverture de la foire. « Tout doit continuer comme en temps de paix », renchérit le numéro 1 de G. Tamer Holding, qui ne cache cependant pas qu’une commande de marchandises pour les EAU qui devrait être livrée incessamment aller lui coûter quatre fois plus cher en raison du prix du transport qui s’est évidemment accru compte tenu de la situation. En réponse à une question, Gaby Tamer précise qu’il n’a pas « de stratégie de crise particulière à mettre en œuvre, les plans C que l’entreprise élabore sont inspirés de la conjoncture du moment ». Coûts supplémentaires « On a vécu des moments pires que ceux que nous traversons aujourd’hui », souligne Charles Arbid, PDG de Rectangle Jaune pour la confection de vêtements pour hommes, qui estime qu’il ne s’agit aujourd’hui que « d’un nuage d’été ». Mais selon lui, la crise actuelle porte préjudice à la relation de confiance qui lie les industriels libanais à leur clientèle étrangère. « Ceux-la sont désormais sceptiques sur la capacité des opérateurs locaux à tenir leurs engagements dans les délais convenus. L’entreprise exporte en temps normal sa marchandise par voie maritime et par voie aérienne. Aujourd’hui, elle se rabat sur la voie terrestre », dit le parton de Rectangle jaune. « Ce qui coûte nettement plus cher en termes de coûts variables », ajoute-t-il non sans amertume, soulignant par ailleurs que les avantages compétitifs de l’industrie locale sont rares et ne permettent pas aux opérateurs locaux d’opérer avec « des coûts supplémentaires ». Charles Arbid est quand même fier de dire que « les industriels libanais sont désormais réputés à l’international de performer sous pression ». Blocage de routes Pour un industriel du papier qui a requis l’anonymat et dont certaines de ses unités de production se trouvent à Wadi Chahrour non loin des zones de combats, la phase actuelle sera mise à profit pour une remise à niveau tant au niveau du personnel que des équipements. « L’usine travaille au ralenti. Mais il n’y a pas le feu à la maison », dit-il, précisant toutefois que l’entreprise à des difficultés au niveau de la distribution de ses produits. « Il y a certain blocage en termes de distribution en raison de la fermeture de certaines axes routiers », fait-il valoir. Prier de dire s’il s’inquiète pour son carnet de commandes à l’international, il se demande si le potentiel client aller continuer à être à l’aise en traitant avec des opérateurs locaux soumis à des aléas conjoncturels. Pour un autre opérateur dans l’industrie du recyclage dont l’usine est à Choueifat, une localité qui a été le théâtre de combats, les lignes de production continuent d’opérer normalement, l’usine étant lié avec l’État par des contrats. Même en juillet 2006 au plus fort de l’offensive israélienne contre le Liban, l’usine n’a pas arrêté de fonctionner. Si les employés administratifs se sont absentés par moment, les ouvriers n’ont jamais arrêté d’aller à l’usine. C’est le miracle libanais… comme on a coutume de le répéter.
Temps de crise, temps de « petits chocs », les mots destinés à qualifier la phase que traverse le pays diffèrent d’un industriel à l’autre. Mais tous sont unanimes sur la résilience du secteur. Les opérateurs sont déjà rompus à la gestion « des moments forts de tensions » tant cette conjoncture s’est répétée depuis 1975. Pas de panique. Pas de moral bas. Pas...