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Russie - Parade militaire grandiose sur la place Rouge Pour l’anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Medvedev dénonce les « ambitions irresponsables »

La Russie s’est offert hier une parade militaire grandiose sur la place Rouge, digne de l’URSS, dans une nouvelle démonstration de force face à l’Occident, alors que le président Dmitri Medvedev mettait en garde contre les « ambitions irresponsables ». À peine entré en fonctions, Dmitri Medvedev a affiché la continuité avec son prédécesseur, qui s’est attaché à redonner à la Russie un statut de puissance internationale au prix de tensions avec l’Occident parfois dignes de la guerre froide. « L’histoire des guerres mondiales montre que les conflits armés ne naissent pas d’eux-mêmes, ils sont déclenchés par ceux dont les ambitions irresponsables prennent le dessus sur les intérêts de pays et de continents entiers, de millions de gens », a-t-il dit dans sa première grande allocution présidentielle, lors d’un défilé militaire organisé pour célébrer la fin de la Seconde Guerre mondiale. Visant apparemment, sans les citer, les États-Unis à propos de l’Irak ou du Kosovo, Dmitri Medvedev a dénoncé les « intentions de s’ingérer dans les affaires d’autres États » ou de « réexaminer les frontières ». L’ex-président Vladimir Poutine n’a lui-même cessé de critiquer « l’interventionnisme » américain. Lors de la précédente parade le 9 mai 2007, il avait mis en garde contre « les prétentions à l’exception mondiale et au diktat », comparables à celles du « Troisième Reich », suscitant des réactions outrées de Washington. Les allusions du nouveau président interviennent aussi dans un contexte de tensions exacerbées entre la Russie et la Géorgie, proches d’une « guerre » selon Tbilissi, à propos de la région séparatiste prorusse d’Abkhazie, sur les bords de la mer Noire. Pendant une heure, Dmitri Medvevev et Vladimir Poutine, tout juste devenu Premier ministre, ont assisté côte à côte au défilé, mêlant faste impérial et vieilles traditions soviétiques. Installés dans la tribune officielle qui dissimulait totalement le mausolée de Lénine, ils sont apparus complices, riant et discutant ensemble. Pour la première fois depuis la chute de l’URSS, une armada de chars, missiles et autres matériels lourds a défilé, devant le Kremlin, célébrant la fin de la Seconde Guerre mondiale et la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. À 10h00 sonnantes au carillon du Kremlin, un immense silence a envahi la place Rouge puis le commandant militaire de Moscou a donné le coup d’envoi de la parade. Le ministre de la Défense, Anatoli Serdioukov, debout dans son command-car, a alors passé en revue les troupes, sanglées dans leurs tout nouveaux uniformes du styliste russe Valentin Yudashkin et lançant des vagues de « hourra » virils et triomphateurs. La parade, qui ne comprenait pas de matériels lourds ces dernières années, se voulait une « démonstration du potentiel croissant » de la Russie en matière de défense, selon les mots mêmes de Vladimir Poutine. Au total, 8 000 hommes et 110 équipements lourds (chars, batteries antiaériennes mobiles, missiles pesant jusqu’à 100 tonnes) ont défilé, avec clou du spectacle, quatre immenses missiles intercontinentaux Topol-M, sans leur charge nucléaire. La place Rouge a également été survolée par 32 avions et hélicoptères, dont le bombardier stratégique Tupolev 160, les chasseurs russes Soukhoï et Mig et l’avion cargo géant Antonov 124 Rouslan. Vladimir Poutine a régulièrement augmenté le budget de l’armée ces dernières années mais celle-ci continue de souffrir de graves problèmes structurels, suscitant parfois l’ironie en Occident. « S’ils veulent sortir leurs vieux équipements et les faire tourner, et les regarder, ils sont plus que bienvenus pour le faire », a ainsi lancé Geoff Morrell, porte-parole du Pentagone.
La Russie s’est offert hier une parade militaire grandiose sur la place Rouge, digne de l’URSS, dans une nouvelle démonstration de force face à l’Occident, alors que le président Dmitri Medvedev mettait en garde contre les « ambitions irresponsables ».
À peine entré en fonctions, Dmitri Medvedev a affiché la continuité avec son prédécesseur, qui s’est attaché à...