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Actualités - CHRONOLOGIE

Plusieurs activités sont prévues cette année Les frères maristes célèbrent un siècle de présence à Jbeil

Cent ans déjà. Les frères maristes célèbrent cette année un siècle de présence dans la ville de Jbeil-Byblos. Près de 1 800 élèves sont scolarisés aujourd’hui dans l’établissement Notre-Dame de Lourdes à Jbeil, 2 913 élèves étudient à Champville. Il ne serait pas aisé de chiffrer le nombre de jeunes qui sont passés par les écoles des frères maristes (à ne pas confondre avec les frères des écoles chrétiennes) à Amchit, à Jbeil, à Batroun (où l’école été reprise par les pères capucins), à Rmeylé (fermée depuis la guerre civile, elle sera rouverte bientôt grâce à la détermination du frère José Rémiro), à Jounieh (avant que l’école ne soit déplacée vers de plus vastes verdures à Champagnat Ville, Champville, du nom du fondateur, saint Marcellin Champagnat (1789-1840, canonisé en 1999) – que, soit dit en passant, une place dans le 16e arrondissement de Paris porte le nom. Pour lancer le programme des festivités du centenaire (voir encadré), une conférence de presse a été donnée, au théâtre de l’école à Jbeil. Mais malheureusement, comme aucun personnage de la politique locale n’allait s’exprimer, peu de médias ont fait le déplacement. Des générations de milliers d’élèves connaissent le frère André Delalande, inchangé depuis des décennies dans sa robe couleur du sable des plages de Byblos. Dans son intervention, frère André a livré un aperçu historique de la présence mariste au pays de Maroun Abboud. Les maristes sont arrivés au Liban en 1865. À la demande pressante des autorités religieuses, notamment celle du « père fondateur » du Grand Liban, le patriarche Élias Hoyek, du délégué apostolique latin, Mgr Duval, du consul de France et des notables de la ville, les frères ont construit leur premier établissement scolaire à Amchit, avec le frère Nicolas, en 1903, à l’heure où le pays croulait encore sous le joug ottoman. Ceux qui sont passés au temps jadis par cette école se souviennent d’une plaque métallique sur laquelle était inscrite la date 1903, au-dessous d’une inscription en arabe Madrassat al-Frères. Un élève jovial avait marqué son passage en ajoutant un point sur le R arabe pour en faire Madrassat al-Fraise, l’école de la fraise… Une école sous occupation turque Onze élèves ont étudié chez les frères lors de cette première année. Mais l’école prit d’emblée de telles proportions qu’il a fallu en construire une autre dans la ville voisine de Jbeil. C’était il y a cent ans. Sur un terrain offert par la famille Karam de Amchit, l’école a ouvert ses portes en octobre 1908. Commencée avec quelque 200 élèves dont 80 internes, sous la direction de frère Benoît, elle vit son élan arrêté en 1914 par la terrible guerre mondiale qui a fait des siennes au pays du miel et de l’encens. Occupée par l’armée turque pendant cinq ans (1914-1919), l’école en sortit littéralement saccagée : les tables, portes et fenêtres avaient servi le feu et les murs étaient très abîmés. Remise debout en 1919 par le frère Joseph-Louis, l’école des frères maristes a repris sa course bienvenue et vit ses effectifs s’accroître chaque année, même au temps de la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), où le renommé frère Pierre Julien la dirigeait du sommet de la citadelle de Jbeil, dont, devenu soldat dans l’armée du Levant, il avait été nommé gardien. Pendant les « trente années » glorieuses qui ont précédé la guerre civile (1975-1990), l’école a accru ses possibilités, est devenue mixte (après avoir été une école pour garçons) en 1975 et pour atteindre au bout des années le nombre actuel de 1 800 élèves, depuis la maternelle, jusqu’au baccalauréat français et libanais. Modestement, le frère André Delalande a conclu par ces termes : « Nous pensons, mais ce sont les autorités civiles et religieuses et les familles qui le confirmeront, que cette école a rendu un bon service à la population de Jbeil-Byblos et Amchit. Et c’est pourquoi nous en fêtons le centenaire. » Que de chemin parcouru depuis la fondation de la Congrégation des frères maristes en 1817, peu après les guerres napoléoniennes. Né en 1789, l’année de la prise de la Bastille, Marcellin Champagnat a fondé une congrégation qui comptait 290 frères enseignant dans 48 écoles primaires… jusqu’en Océanie, lorsqu’il mourut le 6 juin 1840. Aujourd’hui, son rêve a embrassé le monde avec : 4 300 Frères, 40 000 laïcs engagés, 500 000 jeunes, dans 78 pays. « Mais cela ne suffit pas, a indiqué le frère directeur de l’établissement de Jbeil, José Rémiro, il faut le reconnaître, la moisson est abondante », et comme disait Saint Marcellin Champagnat : « Il nous faut des frères ! » Les plus pauvres et les exclus Frère Rémiro est revenu sur les principaux traits de la mission mariste. En fondant les frères maristes, Marcellin a pensé surtout aux jeunes les plus défavorisés : « Prenez un grand soin des enfants pauvres, des plus ignorants et de ceux qui sont les plus bornés. » « Nous croyons en notre vocation de service auprès des jeunes, avec une préférence pour les plus pauvres et les exclus, a souligné frère Rémiro. Nous croyons en notre mission d’orienter les jeunes vers des valeurs fondamentales, de construire un monde meilleur, plus juste, plus humain, plus fraternel et plus évangélique. Nous croyons au sens de notre présence créative et porteuse d’espoir auprès des plus nécessiteux… dans la région de Jbeil. » « Des milliers de jeunes sont passés depuis un siècle dans cet établissement. Comme hier, notre action éducative rejoint la vie de milliers de jeunes. Nous en connaissons les souffrances et les joies. Nous savons combien nous pouvons les aider dans ce monde en mutation. Nous croyons en leur avenir par ces temps très sombres. » Le président de la municipalité de Jbeil, Joseph Chami, et son homologue à Amchit, Antoine Issa, ont insisté sur le rôle fondamental du Collège des frères maristes dans l’œuvre éducative de la jeunesse des deux villes. Dans son témoignage, M. Chami a exprimé son attachement à cet établissement où il a passé plusieurs années et dont il garde les meilleurs souvenirs. A. Issa n’a pas omis de rappeler que les frères ont longtemps été une référence pour les Amchitiotes non seulement en matière d’éducation mais aussi en médecine et en agriculture. « C’est un modèle de convivialité et de coopération entre la France et le Liban », a-t-il également souligné. La célébration du centenaire a deux motifs principaux, selon le préfet du cycle primaire à l’établissement de Jbeil, Saïd Baz : « La reconnaissance des bienfaits de tous ceux qui ont collaboré à l’édification et à l’éducation durant cent ans et la transmission de la flamme pour un bicentenaire. » Rendez-vous pris dans cent ans. Programme des festivités Jocelyne Tawilé Abi Chebel, présidente de la commission médiatique au sein du comité pour le centenaire, a adressé un appel à tous les anciens, les invitant à la participation, chacun de son côté et selon ses propres moyens, aux activités qui auront lieu. Les 2, 3 et 4 mai, une kermesse sera organisée par les scouts du Liban - groupe mariste. D’autres activités auront lieu au cours de toute l’année du centenaire. Elles seront clôturées par une rencontre spirituelle mariale à la basilique Notre-Dame du Liban à Harissa, le 6 juin 2009, présidée par le cardinal Nasrallah Sfeir. Jad Semaan
Cent ans déjà. Les frères maristes célèbrent cette année un siècle de présence dans la ville de Jbeil-Byblos. Près de 1 800 élèves sont scolarisés aujourd’hui dans l’établissement Notre-Dame de Lourdes à Jbeil, 2 913 élèves étudient à Champville. Il ne serait pas aisé de chiffrer le nombre de jeunes qui sont passés par les écoles des frères maristes (à ne pas...