La réunion informelle sur le Liban : vers un soutien plus large et plus ferme de Michel Sleimane PARIS, d’Élie MASBOUNGI

C’est maintenant officiel : une « réunion informelle sur le Liban » se tiendra aujourd’hui au Koweït en marge de la conférence ministérielle des pays voisins de l’Irak. Pascale Andréani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes, a confirmé au cours de son point de presse électronique hier la tenue de cette réunion, en énumérant les participants qui sont, outre la France, initiatrice de la rencontre, et le Koweït, pays hôte : l’Allemagne, l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, la Jordanie, l’Italie, le Liban, le Qatar, le Royaume-Uni et la Russie, ainsi que MM. Javier Solana, haut représentant politique de l’UE, Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, et un représentant du secrétaire général des Nations unies. Répondant à une question sur une éventuelle rencontre au Koweït entre le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, et son homologue syrien, Mme Andréani s’est contentée d’indiquer que M. Kouchner s’entretiendra avec les autres ministres, à l’occasion de la conférence des pays voisins de l’Irak. Interrogée sur la possibilité d’un communiqué commun franco-syrien à l’issue de cette rencontre, la porte-parole a répondu que le programme d’entretiens bilatéraux de M. Kouchner n’a pas encore été finalisé. À propos de la réunion informelle sur le Liban en terre koweïtienne, des sources proches du Quai d’Orsay et de l’Élysée ont estimé que l’initiative française vise à obtenir des pays présents aussi bien à cette réunion qu’à la conférence sur l’Irak « un soutien encore plus ferme » à l’initiative arabe et plus particulièrement à l’élection du général Michel Sleimane, dans les plus brefs délais, à la présidence de la République, en se basant sur le consensus auquel sont parvenues les parties libanaises, ainsi que sur le soutien régional et international au commandant en chef de l’armée libanaise. Un diplomate arabe en poste dans une capitale européenne a laissé entendre que les concertations sur le Liban représentent une sorte de « réunion de la dernière chance », soulignant que les divers incidents qui surviennent et en particulier le tout récent incident de Zahlé risquent de mettre le feu aux poudres et de plonger le pays dans une telle anarchie qu’aucune intervention ne pourrait plus le sauver. Ce diplomate a indiqué que, face à un tel chaos, le général Sleimane, « qui continue à maintenir l’ordre public dans les circonstances les plus difficiles », risque de mettre fin d’une manière anticipée à sa fonction à la tête de l’armée en août prochain, comme il l’a laissé entendre plus d’une fois. Dans ce cas, conclut le diplomate, le Liban sombrerait dans l’anarchie et dans un conflit qui risque de se prolonger au point de devenir une sorte de « guerre oubliée » .