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Actualités - CHRONOLOGIE

CONFÉRENCE À la Bibliothèque orientale (USJ) « La médecine au carrefour des cultures entre Orient et Occident », par le Pr Peter Pormann

Une conférence grand public a été donnée, hier, à la Bibliothèque orientale de l’USJ, par le Pr Peter Pormann, professeur à l’université de Warwick (Royaume-Uni), spécialiste en histoire médiévale et chercheur invité à l’Université américaine du Caire sur le thème : « La médecine au carrefour des cultures entre Orient et Occident ». Une initiative de l’Orient Institute. Pour lui, la médecine médiévale – comme la philosophie et les mathématiques – se développait au carrefour des cultures entre Orient et Occident. Le savoir grec fut transmis aux Arabes par les traductions faites pour la plupart des chrétiens d’Orient. Ainsi, Honain ibn Ishaq et son école traduisirent la plupart des œuvres de Galien, médecin célèbre de l’empereur Hadrian. Mais la tradition médicale qui se développa en terre d’islam n’était pas seulement un amalgame de connaissances reçues des Grecs, comme le disent certains. Au contraire, les médecins innovaient dans plusieurs domaines. Ils décrivirent de nouvelles maladies. Ils firent des hôpitaux des institutions charitables où les pauvres de toutes confessions avaient accès aux médecins d’élite. Ils introduisirent de nouveaux médicaments et traitements. Et ils inventaient de nouveaux instruments pour mieux accomplir les opérations chirurgicales. Selon ce chercheur, un médecin illustre d’une façon exceptionnelle cette transmission du savoir constante entre les bords de la Méditerranée. Il s’appelle ibn Sérapion et vécut à Bagdad vers la fin du IXe siècle de notre ère. Dans son Petit Compendium, une encyclopédie médicale importante, il innove, par exemple, en intégrant la pharmacopée de l’Extrême-Orient dans un système de médecine hérité des Grecs. Le Petit Compendium jouissait d’une telle popularité qu’il fut traduit trois fois en arabe, deux fois en latin et une fois en hébreu. En plus, un manuscrit arabe du Petit Compendium illustre ce voyage du savoir à travers les cultures et religions : écrit au Machrek, il se trouve en 1312 à Rome dans un milieu médical juif (témoin les annotations en hébreu et judéo-arabe), puis passe par la France jusqu’à Leyde, aux Pays-Bas. Ainsi ibn Sérapion symbolise la pollinisation croisée culturelle dans un monde où les diverses communautés religieuses, ethniques et linguistiques participaient au même discours scientifique et partageaient leur savoir.
Une conférence grand public a été donnée, hier, à la Bibliothèque orientale de l’USJ, par le Pr Peter Pormann, professeur à l’université de Warwick (Royaume-Uni), spécialiste en histoire médiévale et chercheur invité à l’Université américaine du Caire sur le thème : « La médecine au carrefour des cultures entre Orient et Occident ». Une initiative de...