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Actualités - CHRONOLOGIE

JO 2008 La flamme olympique, un symbole devenu fardeau

La flamme olympique, symbole de paix et d’amitié entre les peuples, s’est muée en fardeau au gré de son périple à travers le monde, sous très haute protection policière pour prévenir de nombreuses manifestations protibétaines. Au départ, ce devait être une grande fête. Les 137 000 kilomètres parcourus par la flamme sur les cinq continents étaient censés célébrer l’idéal olympique, tout en assurant la promotion et l’universalité des Jeux de Pékin (8-24 août). Mais les incidents se multiplient depuis le 24 mars à Olympie, où la rituelle cérémonie d’allumage, dans le berceau des Jeux, fut perturbée par trois militants de Reporters sans frontières (RSF), protestant contre la répression chinoise au Tibet. Ce coup d’éclat, brièvement relayé par les télévisions du monde entier, a contribué à transformer le périple en tribune pour les manifestants de la cause tibétaine. Et à éloigner les considérations sportives. « Contrairement à ce que disent les Chinois, on a toujours mélangé sport et politique, et cela n’a fait que se renforcer avec la mondialisation et la médiatisation de l’événement », souligne Dominique Moïsi, conseiller spécial à l’Institut français des relations internationales (IFRI). « Otage des contradictions » Les étapes de la flamme, à Londres, marquées le 6 avril par des manifestations et l’arrestation de nombreux militants antichinois, et Paris, où la torche a fini son périple en bus, ont achevé de donner au relais un tour résolument politique. « Globalement, on peut dire que la flamme est devenue un fardeau. En tout cas, elle cause un véritable embarras aux pays occidentaux et démocratiques, analyse Dominique Moïsi. On fait tout pour ne pas offusquer les opinions publiques tout en veillant à ce que cela n’aille pas trop loin pour éviter les représailles (de la Chine). La flamme est devenue l’otage des contradictions de tous les acteurs. » Des voix, au sein même du mouvement olympique, se sont élevées pour demander l’interruption du périple planétaire de ce symbole devenu encombrant. « Nous n’envisageons pas ce scénario », a tranché Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO), le 8 avril. Déjà placée sous très haute protection policière à Paris et à Londres, la flamme, surveillée de près par de mystérieux gardiens chinois, fut ensuite partiellement cachée. Et son parcours modifié au dernier moment, par exemple à San Francisco, le 9 avril, Dar es-Salaam, pour la seule incursion en Afrique, ou Islamabad. Loin des images festives et joyeuses véhiculées par le relais lors des éditions précédentes, le parcours de la flamme a pris un tour résolument ubuesque jeudi à New Delhi. Encadrés par des gardes chinois et sous les yeux de 16 000 policiers et militaires, les participants au relais ont couru chacun quelques mètres le long du parcours d’à peine trois kilomètres entre le palais présidentiel et la Porte de l’Inde, un arc de triomphe militaire. La course au cœur de la ville, désert, a duré 35 minutes et plus de 200 manifestants protibétains ont été arrêtés dans tout le pays. La flamme a ensuite pris la direction de la Thaïlande, mais a été confinée vendredi dans un grand hôtel de Bangkok. Elle poursuivra son périple chaotique en Asie, Kuala Lumpur dimanche, Djakarta lundi, avant de prendre la direction de l’Australie, où le parcours dans les rues de Canberra ne sera révélé que 48 heures avant son arrivée. Le symbole, devenu fardeau, débutera le 4 mai un périple à travers la Chine, qui l’amènera au Tibet du 19 au 21 juin, pour s’achever le 8 août, date de la cérémonie d’ouverture des JO.
La flamme olympique, symbole de paix et d’amitié entre les peuples, s’est muée en fardeau au gré de son périple à travers le monde, sous très haute protection policière pour prévenir de nombreuses manifestations protibétaines.
Au départ, ce devait être une grande fête. Les 137 000 kilomètres parcourus par la flamme sur les cinq continents étaient censés célébrer...