FESTIVAL BIPOD - À partir de ce soir et jusqu’au 2 mai, au Monnot et au Madina Des pointures de la danse contemporaine pour cette IVe édition

Ex-danseur de la troupe Caracalla, Omar Rajeh, que beaucoup ont découvert dans le film Bosta, a été parfaire ses études scéniques, entamées à l’UL, en Angleterre, à l’Université de Surrey, puis a suivi une formation de danseur et de chorégraphe à la London Contemporary Dance School, avant de rentrer au Liban en 2002. Là, il fonde la première compagnie libanaise de danse contemporaine, la Maqamat Dance Theatre, et monte des spectacles qui insufflent sur la scène artistique locale un souffle nouveau, en collaborant notamment avec des danseurs étrangers. Et, pour contribuer à initier plus largement le public libanais à cet art encore assez méconnu ici, Omar Rajeh met sur pied, en 2004, un festival annuel consacré exclusivement à la danse contemporaine, le Beirut International Dance Platform (Bipod). Au fil des éditions, ce festival, qui présente donc des spectacles en provenance des quatre coins de la planète, s’est développé graduellement pour offrir de plus en plus de performances de compagnies réellement internationales. Ainsi, au programme de cette quatrième année, le jeune chorégraphe libanais signale la participation de Folkwang Tanzstudio, une compagnie allemande codirigée par la célèbre Pina Baush et Henrietta Horn, et de deux très importantes formations suisse et belge, respectivement les compagnies «?Alias?» et «?Ballet C de La B?», qui a pour chorégraphe le fameux Koen Augustin. Le Bipod 2008, qui s’ouvrira, ce soir au Monnot, par une projection à 19h30 du documentaire du Hollandais Ruben Gischler intitulé Dancing in Beirut, suivie, à 20h30, par le spectacle Approcher de la poussière de la compagnie Alias, se poursuivra, jusqu’au 2 mai, avec 13 spectacles. En provenance de France, de Belgique, de Hollande, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, de Norvège, du Danemark, des États-Unis et, bien sûr, du Liban, ces spectacles de danse contemporaine «?de très grande qualité?» seront répartis entre les théâtres Monnot (rue de l’Université Saint-Joseph) et al-Madina (Hamra). Treize styles différents «?Tout comme les danses classique ou moderne, la danse contemporaine est une réflexion des idées sociales, philosophiques ou culturelles. Mais à la différence du classique, dont le répertoire puise surtout dans les grands thèmes de la vie, la mort, l’amour, la danse contemporaine aborde des idées en relation avec le contexte et les préoccupations actuelles, comme les médias, la société. Et elle s’attache surtout à évoquer le moment présent, l’instantané, l’intériorité, l’expression personnelle, sans assujettissement à une gestuelle codifiée ou un style narratif?», indique Omar Rajeh. C’est cette flexibilité de l’expression, de la forme et de la structure qui rend le travail de chaque compagnie absolument différent des autres, et qui fait la variété des spectacles proposés au cours de ce festival. «?Treize performances, treize styles différents?», et qui intègrent aussi bien le hip-hop (comme dans Spécimen, du groupe français Cie Trafic de Style, le 23 avril au Monnot), que les mouvements acrobatiques dans les pièces belges ou la musique classique, comme dans le solo sur Bach de Maria Munoz de la compagnie espagnole Mal Pelo. Signalons, également dans ce programme «?dense?», deux créations en première mondiale?: The 7th Wave de la Danoise Marie Brolin, au Monnot les 25, 26 et 27 avril, ainsi que The Society du Norvégien Jo Stromgren au Madina le 29 avril. Z.Z. Les programmes des spectacles, qui commencent tous à 20h30, sont disponibles aux guichets de Virgin ainsi qu’à ceux des deux théâtres. Pour toute information : 01/343834.