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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Hommage à Abdel Basset Ghandour Le président Abdel Basset Ghandour qui vient de nous quitter était un exemple. Sa probité, sa vaste culture, son calme olympien, son discernement – que Bossuet considérait très justement comme «?la principale fonction du juge?» – manqueront cruellement à ceux qui ont eu la chance de le côtoyer, surtout en ces temps difficiles où le système judiciaire libanais se trouve confronté à la crise la plus grave de son histoire. Abdel Basset Ghandour était un magistrat compétent, mais il avait aussi des qualités morales exceptionnelles qui l’ont placé, au terme d’une carrière bien remplie, à la tête de l’Inspection judiciaire. Grand défenseur des droits de l’homme, il savait rester modeste, malgré les honneurs, avait le sens de l’amitié, respectait aussi bien les avocats que les justiciables et était pourvu d’une élégance naturelle tant dans ses propos que dans ses gestes. À l’heure où l’on s’interroge sur les moyens de sortir notre justice de l’ornière, il est impératif de prendre Abdel Basset Ghandour pour modèle?: c’est avec des magistrats de sa trempe que nous nous sauverons. Alexandre NAJJAR Bravo Monsieur Murr?! Un million et demi de Libanais au moins, toutes tendances confessionnelles ou politiques confondues, ont été soulagés de vous entendre dire?: «?Je suis un homme libre et indépendant.?» Tristan Bernard a écrit?: «?La liberté est un bien précieux, mais il faut avoir un petit capital d’exploitation pour le cultiver.?» Et ce capital, vous le possédez. Mais de grâce, ne vous arrêtez pas, continuez et foncez, vous êtes en train de crier fort ce que pensent ces millions de Libanais, cette classe muette qui n’a jamais eu droit à la parole et à qui on n’a jamais demandé son avis. Croyez-nous, Monsieur Murr, votre déclaration nous a réjouis et beaucoup se sont pris à rêver pour les jours à venir. Ne nous décevez pas, car la liberté et l’indépendance de l’homme valent tous les trésors du monde. Vous êtes parmi les rares politiciens à avoir une vision précise concernant l’avenir du pays. Courage, faites-vous entendre. Je rappelle à qui veut entendre que ce vétéran de la politique, metniote, orthodoxe, en proclamant son indépendance et son empathie avec Bkerké devrait faire rougir plus d’un député maronite et les inciter à cesser de nous leurrer avec leurs sornettes et leurs calembredaines, car trop, c’est trop. Roger KFOURY Libres d’être différents «?Savoir se libérer n’est rien, l’ardu c’est de savoir rester libre?» (André Gide). Serions-nous donc condamnés à rester esclaves, car nous ne savons pas rester libres?? Nous savons certes nous libérer?! Nous nous sommes libérés du joug syrien. Nous nous sommes pratiquement libérés de l’occupation israélienne. Deux voisins si omniprésents et si goulus d’avaler notre petit pays. Pourtant, nous n’avons pas su rester libres. Et nous voilà bien vite retombés dans le jeu des grandes et moins grandes puissances du monde. Le monde occidental avec ses mensonges ne vaut pas plus que le monde oriental avec ses dictatures. Et les deux ne cherchent qu’à servir leurs intérêts au détriment du nôtre. Pourtant le Liban ne doit pas grand-chose à ce qui lui est étranger. S’il continue à vivre, c’est bien grâce à l’acharnement de ceux qui y restent et surtout à la vitalité de ceux qui l’ont quitté, mais pour ne jamais l’oublier. Notre économie doit être l’une des rares au monde, sinon l’unique (il me semble, mais je ne suis pas experte en la matière) qui ne repose certainement pas sur ce qu’elle produit, mais sur tout le produit du dur labeur de notre innombrable diaspora. Et cette diaspora n’a que faire des enjeux, géostratégiques et autres, qui rentrent dans les calculs politiques. L’amour du Liban dans le cœur des Libanais de tous horizons est inconditionnel. Alors sachons rester libres, libres de toute allégeance étrangère. Mais surtout libres entre nous d’être différents et pourtant concitoyens. Comme le dit si bien Marguerite Yourcenar?: «?Notre grande erreur est d’essayer d’obtenir de chacun en particulier les vertus qu’il n’a pas et de négliger de cultiver celles qu’il possède.?» Thérèse IRANI EL-HAGE Place aux jeunes «?Contrairement à ce qu’on peut penser, un simple regard peut percer le fond des puits et nous sauver.?» C’est par cette image de Hafid Aggoune, un jeune écrivain marocain qui a reçu une éducation basée sur la laïcité, l’amour et la persévérance que l’on peut résumer le riche supplément que vient de publier L’Orient-Le Jour?: Réinventer le Liban. Et si la plume de l’ancienne génération est nostalgique au souvenir de Michel Chiha, l’un des grands rédacteurs de la Constitution libanaise, ou à celui de Hamid Frangié qui a consacré sa vie politique à séparer la livre libanaise du franc français, ou encore à celui d’Élias Sarkis, prévoyant dès 1967 et qui, pour consolider notre indépendance, fit acquérir par la Banque du Liban une importante réserve d’or, la nouvelle génération se sentant menacée et ne voulant pas perdre cet héritage, propose la solution du fédéralisme. Mais les défis sont grands et la décentralisation est timide. Tout se joue malheureusement dans la capitale. Les grandes écoles, universités et hôpitaux ne font que s’élargir et, par manque d’espace, on construit en hauteur. Dans les banlieues, on rase ce qui reste des forêts. Les familles se sont ainsi dispersées et certaines ont décidé d’émigrer. Les partis féodaux sont devenus des courants politiques confessionnels. Du côté de la société civile, c’est le silence, «?car ça fait toujours ça quand je dis d’où je viens?»…. Avec cette perle, qui résume l’amertume d’une jeunesse frustrée mais à laquelle on propose tout de même une dose d’optimisme, unique arme de nos ancêtres phéniciens, dont 30?% des Libanais actuels possèdent les gênes. Soyons donc, à l’instar de nos aïeux, armés de notre foi, créatifs. Ouvrons la voie aux auteurs de ces articles pour qu’ils deviennent ministres ou députés, afin de paver la voie à la laïcité, si l’on veut que le Liban survive et puisse rester toujours un modèle à suivre dans la région et dans le monde grâce à sa pluralité. Nazira A. SABBAGHA NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.

Hommage à Abdel Basset Ghandour


Le président Abdel Basset Ghandour qui vient de nous quitter était un exemple. Sa probité, sa vaste culture, son calme olympien, son discernement – que Bossuet considérait très justement comme «?la principale fonction du juge?» – manqueront cruellement à ceux qui ont eu la chance de le côtoyer, surtout en ces temps difficiles où le...