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Actualités - CHRONOLOGIE

Finance - Dans le cadre d’une présentation organisée par la banque privée BEMO Europe Les fonds alternatifs, un moyen de résister à un environnement économique difficile ?

Dans le cadre de la commercialisation d’un nouveau produit structuré par JP Morgan, la banque privée BEMO Europe a récemment organisé à Beyrouth une présentation sur la gestion alternative comme un moyen de résister à un environnement économique difficile. En effet, un ralentissement, voire une récession, de la première économie mondiale paraît désormais inévitable sous l’effet de la crise des « subprimes », de la dégradation du marché de l’immobilier US et de l’érosion de la confiance des consommateurs américains, a souligné Salim Chahine, professeur de finance à l’AUB. Dans les crises précédentes, une baisse d’activité se traduisait par une baisse des marchés boursiers, mais aussi de l’inflation, ce qui permettait aux banques centrales de réduire leurs taux d’intérêt pour relancer les investissements et donc l’économie. Mais aujourd’hui, la croissance des marchés émergents a changé la donne. La forte demande sur les matières premières engendre une inflation qui laisse peu de marges de manœuvre aux banques centrales, a-t-il poursuivi. Par conséquent, la durée de la crise est incertaine, ce qui accroît la volatilité des marchés. Certains évoquent une période de récession très courte, allant de 6 à 8 mois, à l’image des crises de celle de 2001, par exemple. Le FMI, lui, prévoit une récession de 18 mois, tandis que d’autres évoquent un scénario moins probable, celui du passage à une phase de stagnation, à l’instar du Japon. Dans ce contexte d’incertitudes, la gestion de portefeuille prend une importance particulière, sachant qu’une gestion traditionnelle induit une exposition directe aux marchés des actions ou des obligations. À l’inverse, la gestion alternative, notamment à travers les fonds alternatifs ou de couverture, appelés « hedge funds », permet de générer des gains indépendamment de la performance des marchés boursiers, a affirmé le professeur. Les gérants de ces fonds réalisent en effet des investissements risqués, mais ayant un fort effet de levier, permettant de « décorréler » les performances du portefeuille de l’évolution générale de la bourse. Ils interviennent sur plusieurs marchés (actions, obligations, devises, matières premières, entreprises non cotées, etc.) en utilisant des outils comme l’arbitrage, la vente à découvert, les produits dérivés… Selon Salim Chahine, entre 1990 et 2006, les « hedges funds » ont réalisé un rendement moyen de 14 %, contre 7,2 % pour le marché des actions et 10,9 % pour les obligations. Parallèlement, le ratio du rendement par rapport au risque a été de 2,1, contre 1,9 et 0,8 respectivement pour les actions et les obligations. Mais le grand problème des fonds alternatifs est qu’ils sont très peu réglementés. L’appréciation de leur risque est donc difficile pour un investisseur particulier. Le produit structuré présenté par la BEMO s’adosse justement à deux fonds du groupe américain Permal, qui gère plus de 37 milliards de dollars. Il s’agit de certificats avec un effet de levier de 350 %. En effet, pour chaque 100 dollars investis dans ce certificat, JPMorgan prête au client 250 dollars au taux Libor +60 points de base, lui permettant d’investir au total 350 dollars dans les fonds Permal. Les rendements de ce certificat sont liés à la performance des fonds, à la hausse comme à la baisse, après avoir déduit le coût du prêt. Un coupon semi-annuel lié à la performance de l’investissement initial du client est également versé, mais à maturité, le capital n’est pas garanti. S. A.
Dans le cadre de la commercialisation d’un nouveau produit structuré par JP Morgan, la banque privée BEMO Europe a récemment organisé à Beyrouth une présentation sur la gestion alternative comme un moyen de résister à un environnement économique difficile.
En effet, un ralentissement, voire une récession, de la première économie mondiale paraît désormais inévitable...