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États-Unis Les fonds spéculatifs veulent tirer profit de la crise du subprime

De nombreux fonds spéculatifs cherchent actuellement à tirer profit de la crise du subprime en rachetant à prix bradés des titres liés aux prêts immobiliers américains, dont les investisseurs cherchent à se débarrasser. « Il y a une tendance », confirme un observateur privilégié du milieu des fonds spéculatifs. « Entre 60 et 70 fonds ont levé des capitaux pour acheter des actifs dépréciés sur le marché immobilier », affirme-t-il. Quelques-uns des plus grands fonds d’investissements, de BlackRock à Blackstone en passant par Apollo, sont entrés dans la danse. « Le processus a démarré dès le quatrième trimestre 2007 et les fonds ont commencé à lever des capitaux, à embaucher des analystes », indique Ken Heinz, le président du cabinet Hedge Fund Research. Plusieurs banques, notamment Goldman Sachs et Morgan Stanley, se seraient même engagées sur cette voie par le biais de leurs fonds spéculatifs, d’après le quotidien économique Financial Times. « On ne connaît pas encore le montant qui sera levé au total, mais ce sera significatif », estime l’observateur. Les fonds cherchent avant tout à racheter des obligations adossées à des prêts immobiliers, les fameux ABS (Asset Backed Securities). À la faveur de la détérioration du marché immobilier, beaucoup de ces titres ont vu leur valeur chuter. Le rendement des obligations, qui évolue en sens inverse de leur prix, a, dès lors, bondi. « Vous pouvez aujourd’hui obtenir un rendement de 10, 11 ou 12 % au lieu des 5 % précédemment », explique Mark Adelson, du cabinet Adelson and Jacob Consulting, alors même que le prix d’achat est aujourd’hui très inférieur à ce qu’il était il y a encore quelques mois. Mais la crise du subprime ayant détourné beaucoup d’investisseurs de tout titre touchant, de près ou de loin, à l’immobilier américain, les fonds spéculatifs ne sauraient compter sur une plus-value à court terme liée à la revente de ces obligations. « Ils devraient être prêts à les conserver jusqu’à maturité » (le remboursement du principal), une échéance qui peut être éloignée, estime M. Adelson. En outre, la stratégie de ces fonds ne va pas sans risque. Bon nombre des titres considérés contiennent encore les germes qui ont causé la débâcle du subprime. « Quand vous passez en revue cent titres, cinquante d’entre eux recèlent des risques cachés », affirme M. Adelson. « S’ils ne sont pas prudents, il y a danger de perdre beaucoup d’argent », ajoute-t-il. Pour l’heure, peu de transactions ont eu lieu. « Il y aura des opportunités pendant encore plus d’un an », estime M. Heinz. Si la plupart des fonds se concentrent sur les titres, certains s’aventurent directement sur le terrain de l’immobilier américain. Le géant BlackRock va, par exemple, créer une société baptisée PennyMac et destinée à racheter des prêts immobiliers en difficulté à des établissements financiers, puis à les gérer de manière à en augmenter le rendement. « C’est une voie difficile », estime M. Adelson. « Cela nécessite de s’investir beaucoup plus » que la simple détention de titres, ajoute-t-il. Selon le Wall Street Journal, PennyMac pourrait chercher à lever plus de deux milliards de dollars auprès d’investisseurs. Pour autant, le retour d’acheteurs sur un marché moribond, celui des ABS, voire les quelques incursions sur le marché hypothécaire lui-même ne sont pas interprétés comme des signaux avancés d’un rebond de l’immobilier américain. « Je ne crois pas que nous puissions encore parler d’un plancher », avance l’observateur, soulignant que « les prix continuent à baisser ».
De nombreux fonds spéculatifs cherchent actuellement à tirer profit de la crise du subprime en rachetant à prix bradés des titres liés aux prêts immobiliers américains, dont les investisseurs cherchent à se débarrasser.
« Il y a une tendance », confirme un observateur privilégié du milieu des fonds spéculatifs. « Entre 60 et 70 fonds ont levé des capitaux pour...