Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

L’espoir de l’Ukraine et de la Géorgie de rejoindre l’alliance s’amenuise Les dirigeants de l’OTAN réunis à Bucarest pour un sommet indécis

Les dirigeants des 26 pays de l’OTAN ont entamé hier soir à Bucarest un sommet indécis de trois jours, qui doit décider ou non si l’Ukraine et la Géorgie pourront obtenir un statut de candidat officiel à l’alliance militaire occidentale. Mais les espoirs des deux anciennes républiques soviétiques s’amenuisaient en raison de l’opposition ferme de deux des principaux membres de l’alliance, la France et l’Allemagne, alors qu’à l’OTAN toute décision nécessite le consensus. Le président américain George W. Bush a pressé hier ses alliés d’accueillir les deux pays dans le Plan d’action en vue de l’adhésion (MAP), ultime étape, sans garantie, avant une entrée à terme dans l’alliance. « Ici à Bucarest, nous devons signifier clairement que l’OTAN salue les aspirations de la Géorgie et de l’Ukraine à devenir membres de l’OTAN, et leur offre clairement une voie pour atteindre cet objectif », a-t-il dit. Mais la chancelière allemande Angela Merkel est restée ferme. Elle a réitéré son opposition à la proposition américaine. « Nous sommes parvenus à la conclusion qu’il est malgré tout encore trop tôt pour donner le statut du MAP à ces deux pays », a déclaré la chancelière, tout en soulignant que l’opposition de l’Allemagne n’était pas de principe, ni éternelle. « La porte est ouverte », a-t-elle dit. Mardi, le Premier ministre français François Fillon avait clairement signifié la désapprobation de la France, au nom de « l’équilibre des rapports de puissance en Europe et entre l’Europe et la Russie ». La Russie est farouchement opposée à toute extension de l’OTAN encore un peu plus à l’Est. L’Allemagne, la France, qui emmènent un groupe d’environ dix pays, estiment que l’Ukraine et la Géorgie ne sont pas des démocraties assez mûres et stables pour l’OTAN. Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a aussi expliqué hier « qu’il n’y a cette année aucune raison impérieuse d’envenimer encore les relations avec la Russie », déjà tendues après que l’Occident a reconnu l’indépendance du Kosovo contre le vœu de Moscou. Réunis dans un gigantesque palais, symbole de la folie des grandeurs du défunt dictateur communiste Nicolae Ceausescu, les dirigeants de l’OTAN devaient aussi négocier sur un élargissement immédiat à plusieurs pays des Balkans. Les 26 membres sont d’accord pour inviter officiellement la Croatie et l’Albanie. Mais un troisième aspirant, la Macédoine, ne le sera probablement pas à cause du veto de la Grèce, qui ne veut pas entendre parler d’un pays portant un nom qu’elle estime appartenir à son propre patrimoine. Un porte-parole grec a confirmé à l’ouverture du sommet qu’à moins d’un accord de dernière minute, la Grèce opposerait effectivement son veto. George W. Bush a également mis le doigt hier sur les différends au sein de l’OTAN sur le partage des tâches dans la lutte contre les talibans en Afghanistan, où les combats dans certains secteurs, comme le Sud et l’Est, sont plus intenses. Il a réclamé à ses alliés d’envoyer davantage de troupes dans ce pays toujours instable malgré le renversement du régime taliban fin 2001 et la présence de quelque 62 000 soldats étrangers, dont 47 000 dirigés par l’OTAN. La France, notamment, a décidé d’envoyer quelques centaines de soldats supplémentaires, mais elle n’a pas encore arrêté le chiffre exact ni précisé dans quelle zone elle les enverrait. Pour justifier devant l’opinion le maintien de leurs troupes en Afghanistan, les pays de l’OTAN devraient adopter aujourd’hui une « déclaration » édictant les objectifs de l’alliance pour les cinq prochaines années dans ce pays. À cette occasion, le président afghan Hamid Karzai, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et de nombreux responsables de l’UE et de la Banque mondiale devaient assister à une réunion sur l’Afghanistan. Événement sans précédent, le président Vladimir Poutine, en fin de mandat, assistera en personne au Conseil OTAN-Russie qui suivra le sommet demain. Soucieux de décrisper des relations tendues avec Moscou, George W. Bush a proposé hier à la Russie d’engager « un niveau de coopération stratégique sans précédent entre la Russie et l’alliance » afin de mettre en place un vaste système de défense antimissile contre de possibles attaques d’« États voyous ».
Les dirigeants des 26 pays de l’OTAN ont entamé hier soir à Bucarest un sommet indécis de trois jours, qui doit décider ou non si l’Ukraine et la Géorgie pourront obtenir un statut de candidat officiel à l’alliance militaire occidentale.
Mais les espoirs des deux anciennes républiques soviétiques s’amenuisaient en raison de l’opposition ferme de deux des principaux...