Tibet - Le leader bouddhiste évoque son retrait Le dalaï-lama appelle de nouveau la communauté internationale à l’aide

Le dalaï-lama, chef spirituel en exil des Tibétains, a de nouveau appelé hier la communauté internationale à « aider » à résoudre la crise au Tibet. « Nous n’avons aucun pouvoir sauf la justice, la vérité, la sincérité... C’est pourquoi j’appelle la communauté internationale à aider, s’il vous plaît », a déclaré le dalaï-lama lors d’une conférence de presse à New Delhi. « Je suis ici impuissant, je peux juste prier », a ajouté le dignitaire tibétain. Renouvelant les gestes d’apaisement envers Pékin, le lauréat 1989 du prix Nobel de la paix a également réaffirmé qu’il était ouvert au dialogue : « Nous sommes ouverts... nous attendons », a-t-il souligné. Hier, il a encore indiqué qu’il ne s’opposait pas à l’organisation des Jeux olympiques par la Chine, mais a toutefois estimé important « de rappeler aux Chinois que pour être des hôtes respectés des JO », la situation des droits de l’homme au Tibet devait s’améliorer. Rappelant qu’il réclamait non pas l’indépendance du Tibet mais une « autonomie significative », le dalaï-lama a souligné que les Tibétains demandaient des « garanties sur la protection de notre culture unique, notamment la langue ». Le dalaï-lama a par ailleurs indiqué qu’il souhaitait avoir plus de temps pour se préparer à sa « future vie », alors qu’il pourrait d’ici à quelques années renoncer à son rôle politique. « Il est possible que d’ici quelque temps je démissionne complètement, volontairement et de façon heureuse », a-t-il déclaré, sans donner de précision sur le moment où il pourrait se retirer. Le dalaï-lama a menacé à plusieurs reprises depuis les émeutes à Lhassa de quitter sa charge de chef spirituel du bouddhisme tibétain mais en liant son départ à une aggravation de la situation au Tibet. Pendant ce temps, au Tibet, les forces de l’ordre chinoises quadrillaient certains secteurs de Lhassa alors que le gouvernement tibétain en exil faisait état d’informations, selon lesquelles de nouvelles manifestations avaient éclaté. Pékin organisait hier une visite officielle, étroitement encadrée, de la capitale de la Région autonome pour un groupe de diplomates étrangers. Nouvelles manifestations à Lhassa Le nouvel appel du dalaï-lama intervient au lendemain de celui du président George W. Bush, qui a appelé la Chine à dialoguer avec les représentants du leader tibétain et à faire preuve de retenue au Tibet, dans ses premières déclarations personnelles et publiques depuis le début de la crise. Les responsables européens ont, de leur côté, finalement jugé hier prématuré d’appeler à un quelconque boycott des JO, appelant simplement à un « dialogue constructif » entre les autorités chinoises et le dalaï-lama. Parallèlement, la flamme olympique est arrivée à Athènes hier en fin d’après-midi, encadrée par un dispositif policier draconien, destiné à éviter tout incident de la part d’opposants au régime de Pékin, à la veille de sa remise aux organisateurs chinois.