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L’opposition et certains observateurs dénoncent des fraudes Les Zimbabwéens aux urnes, un scrutin décisif pour l’avenir de Mugabe

Les Zimbabwéens ont voté hier lors d’élections générales dont la présidentielle que des observateurs africains estimaient déjà entachées de fraudes, mais décisives pour l’avenir de Robert Mugabe à la tête d’un pays englué dans un terrible marasme économique. Dès l’aube, à Harare, capitale du Zimbabwe, des centaines de personnes attendaient hier devant les bureaux de vote, qui ont ouvert à 07h00. Les quelque 5,9 millions de Zimbabwéens appelés aux urnes avaient douze heures pour déposer leur bulletin. Les Zimbabwéens doivent élire leur président, mais aussi leurs députés, sénateurs et conseillers municipaux. À 84 ans, Robert Mugabe, au pouvoir depuis la naissance du Zimbabwe, en 1980, affronte, dans le cadre de ces élections générales, le leader de l’opposition Morgan Tsvangirai, président du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), ainsi qu’un ancien ministre des Finances entré en dissidence, Simba Makoni. Les deux opposants misent sur l’effondrement économique du pays pour faire basculer le pouvoir. Le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme, même si M. Tsvangirai a dénoncé « un million d’électeurs fantômes dans la province de Uzumba-Maramba-Pfungwe (Nord) et 33 bureaux de vote fantômes dans celle de Mashonaland (centre) ». Le chef du MDC a toutefois estimé « la victoire assurée en dépit des tentatives du régime de subvertir la volonté du peuple ». M. Makoni, exclu de la Zanu-PF au pouvoir, estimait également avoir de « très bonnes chances » de l’emporter. Aucun sondage fiable n’a toutefois été mené pendant la campagne. Robert Mugabe, héros de la lutte d’indépendance de l’ancienne Rhodésie britannique qui brigue un sixième mandat, s’est, de son côté, défendu de chercher à truquer le vote. « Il n’est pas dans nos habitudes de frauder aux élections (...). Ma conscience ne me laisserait pas en paix si j’avais triché », a déclaré M. Mugabe après avoir voté à Harare. Mais une équipe d’observateurs africains a exprimé dès hier sa « profonde inquiétude » après la découverte de milliers d’électeurs fantômes dans un district du nord de Harare. Ces observateurs représentant une organisation continentale ont relevé près de 8 500 électeurs, sur un district de 24 678, enregistrés comme « habitant une zone désertique qui ne compte que quelques baraques de bois ». Pour ces élections, le redressement économique est dans tous les esprits : l’inflation dépasse l’entendement à plus de 100 000 % par an, quatre adultes sur cinq sont au chômage et les produits de première nécessité ont disparu des magasins. « Je suis ici parce que mon ventre est vide », a affirmé à l’AFP Mathias Chimutsi, arrivé des heures à l’avance devant le bureau de vote d’une banlieue de Harare. Lui va voter pour « l’homme aux grosses joues », Morgan Tsvangirai. Mais Edna Manyama, mère de famille au chômage, préfère « donner une autre chance au président (Mugabe) pour redresser la situation ». Le délabrement économique de l’ancien grenier à grain d’Afrique australe, selon les critiques du régime, remonte à la réforme agraire lancée dans la précipitation en 2000. Les terres ont été redistribuées à des proches du régime et à de petits paysans sans formation, ni équipement. Pour Mugabe, la faute en incombe aux sanctions imposées par l’Occident depuis des élections estimées truquées en 2002 et qui le frappent lui et ses proches. Il a axé sa campagne sur le rejet de l’ancienne puissance coloniale et de ses alliés, qu’il accuse de vouloir dicter l’avenir du pays. Le régime a d’ailleurs refusé la présence d’observateurs européens et américains, invitant la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), l’Union africaine (UA) et des pays amis comme la Chine ou le Venezuela. Les premiers résultats ne sont pas attendus avant aujourd’hui. Un second tour aura lieu dans les trois semaines si aucun candidat n’obtient la majorité absolue.
Les Zimbabwéens ont voté hier lors d’élections générales dont la présidentielle que des observateurs africains estimaient déjà entachées de fraudes, mais décisives pour l’avenir de Robert Mugabe à la tête d’un pays englué dans un terrible marasme économique.
Dès l’aube, à Harare, capitale du Zimbabwe, des centaines de personnes attendaient hier devant les...