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Climat - Le président du GIEC « très préoccupé » par la fonte accélérée de la banquise Un pan gigantesque de l’Antarctique a commencé à se désintégrer

Un pan de la banquise antarctique équivalent à près de quatre fois la superficie de la ville de Paris a commencé à se désintégrer sous l’effet de la rapidité du réchauffement climatique, a indiqué mardi le Centre national de la neige et de la glace de l’Université du Colorado (NSIDC). Selon des images satellites, cette désintégration porte déjà sur un pan de glace de 414 km2 faisant partie du plateau Wilkins et a commencé le 28 février par le soudain décrochage d’un iceberg de 25,5 km de long sur 2,4 km de large sur le flanc sud-ouest. Ce mouvement a déclenché la désintégration d’un bloc de 569 km2 du plateau Wilkins, dont 414 km2 ont déjà disparu. Ce plateau, dont la superficie est de 12 950 km2, est actuellement soutenu par une bande étroite de glace de 5,6 km entre deux îles, a expliqué dans un communiqué Ted Scambos, responsable scientifique du NSIDC (National Snow and Ice Data Center). Il s’agit de la plus grande banquise dans l’Antarctique. « Si les glaces continuent à reculer, cette bande de glace pourrait se désintégrer et nous perdrions alors probablement la moitié de la banquise de cette région au cours des prochaines années », a-t-il déclaré. Au cours des cinquante dernières années, la partie occidentale de la péninsule antarctique a enregistré la plus forte augmentation de température sur le globe avec une hausse de 0,5 degré Celsius tous les dix ans. « Nous pensons que le plateau Wilkins existe depuis quelques centaines d’années, mais l’air chaud et les vagues de l’océan provoquent sa dislocation », a expliqué Ted Scambos, qui a constaté pour la première fois cette désintégration en mars. L’été touchant à sa fin dans l’Antarctique, les scientifiques ne prévoient pas davantage de désintégration du plateau Wilkins dans les prochains mois. David Vaughan, scientifique du British Antarctic Survey ayant participé aux travaux de mesure de la fonte des glaces, souligne que la désintégration du plateau Wilkins n’affectera pas directement le niveau des mers car ce pan de banquise flottait déjà avant de devenir liquide. « Mais cela est une autre indication de l’impact du changement climatique dans la région », a-t-il commenté. Ces dernières années, la banquise bordant la péninsule Antarctique a connu une dislocation rapide. En 1995, le plateau Larsen A, long de 75 km et large de 37 km, s’est décroché puis fragmenté en icebergs dans la mer de Weddel. Le 19 mars 2002, un satellite de la NASA observait l’effondrement de Larsen B, d’une surface de 3 850 km2 et 200 mètres de haut, qui contenait 720 milliards de tonnes de glace. La fonte accélérée des glaces de l’Antarctique – plus de 13 000 km2 de banquise ont disparu en cinquante ans – pourrait contribuer de façon importante à la montée du niveau des océans. Selon certaines projections au rythme actuel (+3 mm par an de 1996 à 2006), les océans pourraient avoir gagné 1,40 mètre d’ici à la fin du siècle. Parallèlement, le président du GIEC, l’Indien Rajendra Pachauri, s’est dit hier à Bruxelles « très préoccupé » par l’accélération de la fonte de la banquise antarctique et a plaidé pour un accord international sur la tarification des émissions de carbone. Lors d’une conférence de presse au Parlement européen, il a souligné le risque d’élévation du niveau des mers en cas d’accélération de la fonte de la banquise antarctique sous l’effet de la rapidité du réchauffement climatique. M. Pachauri a refusé de se prononcer sur la période de 25 ans évoquée pour la concrétisation de cette menace. Le président du GIEC, groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, a insisté sur l’urgence de parvenir à un accord international pour lutter contre le réchauffement climatique.
Un pan de la banquise antarctique équivalent à près de quatre fois la superficie de la ville de Paris a commencé à se désintégrer sous l’effet de la rapidité du réchauffement climatique, a indiqué mardi le Centre national de la neige et de la glace de l’Université du Colorado (NSIDC).

Selon des images satellites, cette désintégration porte déjà sur un pan de glace...