Première session aujourd’hui de la nouvelle Assemblée nationale

La nouvelle Assemblée nationale pakistanaise, issue des élections législatives du 18 février remportées par l’opposition, se réunit aujourd’hui pour sa première session, alors qu’une confrontation directe avec le président Pervez Musharraf paraît se préciser. Les deux principaux partis de l’opposition, le Parti du peuple pakistanais (PPP) et la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), qui ont respectivement remporté 121 et 91 sièges sur les 342 que compte l’Assemblée, ont affiché leur intention de former un gouvernement de coalition. Surtout, leurs dirigeants, Asif Ali Zardari, le veuf de l’ancienne Premier ministre Benazir Bhutto assassinée le 27 décembre, et l’ancien Premier ministre Nawaz Sharif ne font pas mystère de leur volonté de restaurer dans leurs fonctions, dans les 30 jours suivant la première séance de l’Assemblée, les juges évincés par le président Musharraf en novembre. S’ils sont rétablis, les juges seraient amenés à se prononcer sur la légalité de la récente réélection du chef de l’État. « Musharraf fait tout ce qu’il peut pour s’accrocher au pouvoir : il essaye de diviser ses adversaires, il a retardé la convocation de l’Assemblée... Mais il ne peut que perdre cette bataille », a estimé un analyste politique, Shafqat Mahmood. « Les attentes populaires sont aujourd’hui très élevées, le Pakistan semble sur le point d’entrer dans une nouvelle phase de transition démocratique. Les députés qui vont prêter serment le 17 mars vont former l’Assemblée la plus représentative, modérée et libérale, depuis 1970 », a jugé pour sa part Rasul Baksh Rais, professeur en sciences politiques à Lahore.