La violation des droits de l’homme en Chine : « Voilà une énorme désinformation à l’échelle mondiale »

Elle va devenir une superpuissance ? Elle ne l’est pas déjà – sur le plan économique, politique, et peut-être même culturel : un jour, la canard laqué ne va pas remplacer le McDo ? Le canard laqué peut coexister avec le McDo, sans que l’un annule l’autre. Vous savez, la Chine a été une superpuissance jusqu’en 1820 ; le pays le plus puissant même, nous produisions le tiers de la richesse mondiale. En 1405, la Chine a envoyé des flotilles avec plus de dix mille personnes à bord dans plusieurs pays du Sud-Est asiatique jusqu’aux côtes orientales de l’Afrique sans occuper le moindre mètre carré de territoire… Quand la Chine redeviendra puissante, elle ne le sera pas – elle n’exercera pas sa puissance – comme les autres ; l’émergence, la montée en puissance, sera pacifique. La diplomatie chinoise est soucieuse d’édifier un monde harmonieux, où tout le monde coexistera et où les différences de chacun resteront prépondérantes. Les uns n’annulent pas les autres. Une vision idyllique qui tranche avec toutes les violations des droits de l’homme dont la Chine est constamment accusée… Voici une énorme désinformation à l’échelle mondiale. 56 ethnies coexistent très bien dans l’ensemble en Chine, et moi, je suis originaire d’une des 5 régions autonomes, Ningxia, peuplée pour un tiers de musulmans. Mais laissez-moi vous dire quelque chose. Les conditions géographiques et naturelles en Chine sont extrêmement rudes. Et nous Chinois sommes extrêmement nombreux, nous avons toujours été obligés, pour survivre, de travailler ensemble. Depuis l’Antiquité. Ceci explique que le confucianisme et la primauté de l’intérêt collectif sur les intérêts personnels ont dominé la Chine pendant 2 000 ans. C’est une question de survie, et, dans un certain sens, cela est contradictoire avec l’individualisme, peut-être avec la démocratie à l’occidentale. Dans ces conditions, gérer un milliard trois cents millions de personnes, c’est beaucoup plus compliqué qu’au Liban par exemple… Si la Chine a fait tous ces progrès que nous évoquions tout à l’heure, c’est parce qu’elle a toujours su maintenir sa stabilité. La Chine est condamnée à avoir un pouvoir central fort, sinon, ce sera l’anarchie et le chaos… En quoi cela est-il antinomique avec le multipartisme ? Sachez que huit partis participent à la prise de décision politique en Chine. Pourquoi une immense partie des Chinois de la diaspora est-elle dans l’opposition ? Cela est faux. Une majorité écrasante des Chinois de l’étranger est pro-Pékin. Et Taïwan ? C’est le plus grand défi de la Chine, déterminée à aller jusqu’au bout dans la défense de son intégrité territoriale. Et les indépendantistes taïwanais multiplient les provocations, la dernière en date étant la décision d’organiser un référendum sur l’adhésion aux Nations unies au nom de la province de Taïwan le jour même de l’élection du dirigeant local, le 22 mars. Même les responsables américains, Condoleezza Rice en tête, s’y sont opposés publiquement. Reste cet immense point noir : le Tibet… L’impression donnée est qu’il y a un gros problème au Tibet. C’est une tempête dans un verre d’eau. On vit mille fois mieux au Tibet que dans le passé, à l’époque où le dalaï-lama était au pouvoir. Le dalaï-lama est un séparatiste déguisé en homme religieux ; je ne sais pas d’ailleurs pourquoi il a reçu le prix Nobel, ce devait être pendant la guerre froide… Dans tous les cas, à mes yeux, le problème est réglé. La Chine n’entend pas, un jour, accorder l’indépendance au Tibet ? Jamais. Le Tibet est devenu chinois au XIIIe siècle – avant que la Corse ne soit devenue française… Aucun pays ne reconnaît l’indépendance du Tibet. Les autorités chinoises ne recevront jamais le dalaï-lama pour entamer des négociations ? S’il met un terme à ses activités séparatistes, s’il reconnaît que Taïwan fait partie de la Chine, il pourra revenir en Chine. Nous l’y accueillerons.