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Actualités - CHRONOLOGIE

Kotcharian instaure l’état d’urgence ; le chef de l’opposition, Ter-Petrossian, assigné à résidence, promet de poursuivre le combat Erevan sous haute surveillance après une nuit de violences meurtrières

La capitale arménienne Erevan a retrouvé son calme dimanche, mais était placée sous haute surveillance, une journée après les violences entre manifestants de l’opposition et policiers qui ont fait huit morts et conduit à l’instauration de l’état d’urgence. «Toute tentative de participer à des rassemblements, même les plus restreints, recevra une réponse sévère. Cela vise à maintenir la stabilité du pays et la sécurité de la société », a mis en garde le chef d’état-major des armées, le général Seïran Oganian, à la télévision. À la suite des troubles, le président arménien Robert Kotcharian a décrété samedi l’état d’urgence à Erevan, ce qui interdit notamment tout rassemblement et la publication par les médias de toute information n’émanant pas de sources gouvernementales. Des chars, des transports de troupes blindés et des militaires patrouillaient toujours dans la capitale arménienne dans la soirée et un dispositif de sécurité très important entourait le siège du gouvernement. En fin d’après-midi, les opérations de nettoyage dans les rues les plus touchées par les violences s’achevaient, la vingtaine de voitures calcinées et une grande partie des débris provenant des magasins pillés dans la nuit ayant été emportés par des camions. L’opposition a de son côté mis un terme hier à l’aube à onze jours de manifestations contre la victoire à l’élection présidentielle du 19 février du Premier ministre Serge Sarkissian face à l’opposant et ancien président Levon Ter-Petrossian. Mais le chef de l’opposition, assigné de facto à résidence depuis samedi matin, a promis de poursuivre son combat. « Nous allons nous battre jusqu’à la chute de ce régime, nous n’avons pas peur de ce régime de kleptocrates et de criminels », s’est-il emporté devant des journalistes à son domicile. « Nous pourrions organiser des manifestations dans d’autres villes proches d’Erevan, ce serait légal, ce serait à moi de prendre cette décision », a-t-il ajouté. Il a aussi rejeté la responsabilité des affrontements sur les autorités qui avaient dans la matinée de samedi évacué un camp de tentes de l’opposition sur la place de la Liberté, où depuis le 20 février des dizaines de milliers d’opposants se réunissaient pacifiquement. Sept civils et un policier sont morts lors des troubles tandis qu’un policier a été très grièvement blessé, a indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Au total, 131 personnes ont été blessées, dont 59 civils et 72 policiers, selon un communiqué du gouvernement, et une quinzaine d’opposants ont été arrêtés pour « incitation à la rébellion ». Par ailleurs, les appels au calme de la communauté internationale se sont multipliés hier. Le Conseil de l’Europe a jugé que l’état d’urgence était un « obstacle au dialogue politique », une position partagée par le département d’État américain qui en a souhaité la levée « rapide », tout en appelant toutes les parties à coopérer pour « restaurer l’ordre ». La présidence finlandaise de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a de son côté annoncé l’envoi en Arménie d’un médiateur pour « amener les deux parties à la table des négociations ». M. Sarkissian, qui doit s’installer à la présidence le 9 avril, a tenu à rassurer, promettant « que le gouvernement de l’Arménie faisait tous les efforts pour éviter les violences et rétablir l’ordre ». Les affrontements avaient éclaté samedi soir entre des centaines d’hommes des troupes antiémeute et environ 7 000 opposants qui dénonçaient le placement en résidence surveillée de M. Ter-Petrossian et réclamaient l’annulation des résultats de la présidentielle du 19 février. Les opposants attendent désormais que leur demande soit étudiée la semaine prochaine par la Cour constitutionnelle.
La capitale arménienne Erevan a retrouvé son calme dimanche, mais était placée sous haute surveillance, une journée après les violences entre manifestants de l’opposition et policiers qui ont fait huit morts et conduit à l’instauration de l’état d’urgence.
«Toute tentative de participer à des rassemblements, même les plus restreints, recevra une réponse sévère....