Pressions croissantes de l’UE pour la fin du bouclage de Gaza

L’Union européenne exerce des pressions sur Israël pour qu’il lève son bouclage imposé depuis huit mois à la bande de Gaza et évite ainsi une crise humanitaire dans ce territoire palestinien, a indiqué hier un responsable israélien. « Les ministres de l’UE expriment leur préoccupation croissante à propos de la situation humanitaire dans la bande de Gaza et l’absence de progrès dans les négociations de paix » israélo-palestiniennes, a affirmé à l’AFP ce haut responsable sous couvert d’anonymat. « Nos ambassades en Europe font part de pressions croissantes pour que nous mettions fin au bouclage », a-t-il ajouté. Israël a imposé un bouclage de la bande de Gaza depuis la prise de contrôle de ce territoire par les islamistes du Hamas en juin 2007. Il a ensuite, face à la multiplication des tirs de roquettes palestiniennes depuis Gaza, renforcé ses restrictions en y imposant un blocus total le 17 janvier qui s’est traduit surtout par une baisse des fournitures de carburants et de courant électrique. Les principaux groupes du Parlement européen de Strasbourg ont approuvé hier à main levée une résolution demandant à Israël de mettre fin au blocus de la bande de Gaza et d’accepter une réouverture contrôlée des passages routiers y donnant accès. Mais la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a affirmé lors d’une rencontre avec son homologue roumain, Adrian Mihai Cioroianu, que toute discussion sur la fin du bouclage aboutirait fatalement à affaiblir le président palestinien modéré, Mahmoud Abbas, avec lequel Israël a relancé en novembre des négociations de paix. « Tout soutien apporté au Hamas, même par le biais de discussions sur les accès à la bande de Gaza ou sur la situation humanitaire sur place, affaiblit ceux qui sont intéressés à conclure un accord » de paix avec Israël, a affirmé Mme Livni, selon son bureau. L’UE considère le Hamas comme une organisation terroriste, mais s’oppose dans le même temps au bouclage israélien. « Nous souhaitons la réouverture des passages donnant accès à la bande de Gaza, en particulier ceux de Rafah et de Karni », respectivement à la frontière avec l’Égypte et Israël, a affirmé à l’AFP un responsable de l’UE. « Nous avons exprimé notre inquiétude sur les restrictions dans les livraisons de fioul et d’électricité, qui, de notre point de vue, sont ineffectives et pourraient provoquer une crise humanitaire à Gaza », selon lui.