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Actualités - CHRONOLOGIE

CIMAISES Au Musée du Luxembourg : Vlaminck, fauve flamboyant

Fauve flamboyant dont les verts, les rouges ou les bleus étaient sortis directement du tube de peinture, Maurice de Vlaminck (1876-1958) fait l’objet – jusqu’au 20 juillet, au Musée du Luxembourg à Paris – de la première exposition qui lui soit consacrée en France depuis 1956. « Vlaminck, un instinct fauve » rassemble une centaine d’œuvres (dont 69 tableaux) venues de 25 musées de dix pays européens, américains ou australiens et évoquant la première partie de la carrière du peintre, de 1900 à 1915. De ses premières peintures aux toiles réalisées jusqu’au début de la Première Guerre mondiale, l’exposition « évoque les deux premières périodes de la production du peintre, sa période fauve puis sa période cézanienne », indique à la presse la commissaire de l’exposition, Maïthé Vallès-Bled. Selon la directrice du Musée de Lodève (Hérault) et spécialiste du peintre, le rôle de Vlaminck a été « essentiel dans l’élaboration du fauvisme », ce courant pictural dont le nom vient du critique Louis Vauxcelles. Ce dernier, remarquant au Salon d’automne de 1905 une statuette d’enfant d’inspiration florentine au milieu des œuvres de Vlaminck, Derain ou Matisse, s’exclame : « C’est Donatello chez les fauves ! » Le fauvisme n’est « pas un mouvement, dit-elle, mais la rencontre de procédés esthétiques radicaux mis en commun », en réaction à l’impressionnisme. Couleurs primaires, issues du tube et sans rapport avec la réalité, effets de matière sur la toile, déformations du sujet le caractérisent. Vlaminck, par ailleurs passionné d’art nègre, avait découvert Van Gogh lors de la grande rétrospective de 1901, onze ans après la mort du peintre néerlandais. Bouleversé, il reconnaît alors dans ces œuvres les préoccupations qui l’animent, ce « débordement de la couleur et la gestualité lyrique de la touche », dit la commissaire. Dans Le Pont de Chatou, le chemin est rouge et le pont bleu. La Seine, au Pecq flamboie de reflets rouges, tout comme les poissons de la Nature morte aux poissons. En 1907, qui marque la fin du fauvisme alors qu’apparaît le cubisme, « sa palette se fait plus modérée », comme dans Les Coteaux à Malmaison. Vlaminck « prend conscience qu’il est arrivé aux limites de l’utilisation de la couleur, au-delà desquelles il tourne en rond », dit-elle. Dans ses natures mortes, inspirées de Cézanne, il gomme toute perspective, réfléchit sur la construction de l’espace, utilise le bleu, le gris dans de nouvelles tonalités même si, ça et là, il ne peut s’empêcher d’utiliser des rouges flamboyants. Contrairement aux autres fauves, Vlaminck n’ira dans le Midi qu’en 1913, à Martigues (Bouches-du-Rhône). Il y peint des paysages à la tombée du jour. Derain lui dira : « Tu viens dans le Midi et tu attends le moment où ça ressemble à Chatou ! », ce paysage de bord de Seine (Yvelines) qui inspira nombre de ses tableaux. Après avoir été à « l’avant-garde des chemins qui font la modernité », Vlaminck se tiendra à l’écart de tous les grands courants qui parsèmeront la moitié du siècle. Musée du Luxembourg : www.museeduluxembourg.fr Fabienne FAUR (AFP)
Fauve flamboyant dont les verts, les rouges ou les bleus étaient sortis directement du tube de peinture, Maurice de Vlaminck (1876-1958) fait l’objet – jusqu’au 20 juillet, au Musée du Luxembourg à Paris – de la première exposition qui lui soit consacrée en France depuis 1956.
« Vlaminck, un instinct fauve » rassemble une centaine d’œuvres (dont 69 tableaux) venues...