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Actualités

Non au langage des armes

Depuis novembre 2006, notre pays se trouve plongé dans une crise politique profonde qui s’est aggravée en novembre 2007, quand le Liban est devenu sans président pour la première fois de son histoire. Cette crise politique s’est dangereusement transformée en une crise existentielle, c’est-à-dire qu’elle met en danger l’existence même du Liban. Plus que cela, l’opposition a pris des décisions qu’aucune opposition n’a jamais osé prendre dans toute l’histoire de notre pays, celle de bloquer l’élection présidentielle. Autrement dit, dorénavant, n’importe quelle opposition au Parlement ayant plus que le tiers des députés pourra s’opposer à la tenue d’une élection présidentielle jusqu’aux prochaines élections législatives, dans l’espoir de devenir la majorité parlementaire. Ainsi, nous ne sommes pas prêts d’avoir un chef d’État ! En effet, la majorité actuelle, si elle devient minorité dans le prochain Parlement, pourra elle aussi bloquer la désignation d’un président en attendant les législatives de 2013. C’est bien pourquoi que, non, les députés de l’opposition n’ont pas le droit de boycotter cette élection. Cela dit, vaut-il la peine de consacrer des lignes et des lignes pour dire à quel point l’opposition actuelle est irresponsable ? Qu’elle joue avec le feu et qu’elle met en danger notre pays ? Faut-il être un génie pour comprendre qu’une partie de l’opposition bloque cette élection à la demande de la Syrie ? Et que le leader de l’autre partie de cette opposition, qui s’est artificiellement greffée il y a deux ans aux huit-marsistes, espère encore devenir le futur président libanais ? Bien sûr que non, alors parlons d’autre chose ! Parlons de ce fameux discours va-t’en-guerre prononcé par un des leaders de la majorité : « Nous sommes prêts pour la guerre. » Et bien, Monsieur, nous ne le sommes pas ! Allez vous battre ailleurs, dans un désert. Vous savez, le Sahara est un grand désert où vous seriez libres de vous battre sans être perturbés. Battez-vous jusqu’à la dernière goutte de sang si cela vous chante, mais nous, dans notre pays, nous voulons vivre. Si une guerre civile a lieu à nouveau au Liban, vous ne mourrez pas de faim, vos enfants continueront à aller dans des écoles et des universités. Pas nous. Nous ne supporterions pas de voir notre pays une nouvelle fois meurtri. Ce pays nous appartient aussi, vous savez ? Alors, avant de déterrer la hache de guerre, ayez une pensée pour toutes les victimes de la guerre civile de 1975-1990, victimes de nos incessantes querelles, et pour nous aussi, citoyens libanais pacifistes. C’est dans des heures comme celles-ci que l’absence de Rafic Hariri se fait sentir. C’est en ces moments de crise et de manque de confiance entre nos hommes politiques que la sagesse, le calme, le charisme, les discours modérés et le pacifisme de Hariri nous manquent. Que pensera-t-il de nous s’il nous voyait nous entre-tuer à nouveau ? N’aurait-il pas honte de nous ? Khalil CHÉHADÉ
Depuis novembre 2006, notre pays se trouve plongé dans une crise politique profonde qui s’est aggravée en novembre 2007, quand le Liban est devenu sans président pour la première fois de son histoire. Cette crise politique s’est dangereusement transformée en une crise existentielle, c’est-à-dire qu’elle met en danger l’existence même du Liban.
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