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L’épilepsie, une maladie encore mal connue

Après quelque 15 ans de recherches, l’épilepsie reste encore mal connue, avec des manifestations très diverses et des traitements que pourraient améliorer les progrès actuels de l’imagerie du cerveau. Cette maladie, encore taboue, demeure, par sa fréquence, la deuxième maladie du cerveau après la migraine. « Avoir une crise d’épilepsie peut rimer avec une impression de déjà-vu, tel que devenir pâle ou se mettre à mâchonner », note François Mauguière, président du conseil scientifique de la Fondation française pour la recherche sur l’épilepsie (FFRE), dans le cadre d’un colloque qui a réuni à l’institut Pasteur des chercheurs et des neurologues pour une mise au point des recherches sur l’épilepsie. La moitié des cas d’épilepsie sont idiopathiques, c’est-à-dire généralisés, ont ainsi constaté les professionnels, notant que dans ces cas, l’imagerie cérébrale ne montre aucune anomalie. Dans l’autre moitié des cas, les épilepsies sont partielles, mais « c’est uniquement dans un cas sur trois qu’on trouve une cause dans les lésions du cerveau », soulignent les chercheurs, indiquant que « 10 à 15 gènes, qui pourraient être responsables de l’épilepsie, ont été trouvés ». Ils concernent toutefois « des formes d’épilepsie rare ». De ce fait, « la démonstration de l’implication des gènes dans la maladie est loin d’être réalisée », l’origine génétique étant établie « pour moins de 1 % des cas ». Résistance Sur le plan médicamenteux, « en dépit de nouvelles molécules qui ont amélioré le traitement », plus de 30 % des cas demeurent pharmaco-résistants, soulignent les professionnels, insistant sur la nécessité de s’en tenir au traitement initial sans basculer sur des médicaments génériques, basés sur des molécules différentes. Chez les malades pharmaco-résistants, le taux de mortalité est trois fois plus élevé que dans la population saine. La chirurgie demeure la solution à leur maladie, constatent les spécialistes, qui précisent toutefois que l’opération ne peut être appliquée que pour les maladies « unifocales », c’est-à-dire localisées à une zone du cerveau. Mais même l’opération peut poser des problèmes. Elle entraîne, en effet, de nets risques (20 %) de dépressions postopératoires, liées peut-être à la proximité avec des zones impliquées dans l’émotion. Il faut encore « que la région responsable des crises puisse être enlevée sans créer de handicap supplémentaire », c’est-à-dire sans toucher un centre du langage, de la mémorisation... À cet égard, les progrès dans les différentes techniques d’imagerie (IRM, électrophysiologie...) jouent un rôle déterminant en permettant de cibler la zone lésée. À plus long terme, elles pourraient permettre de prévoir la crise d’épilepsie. Après la chirurgie, 40 % des malades sont guéris et dans 60 % des cas les patients doivent se soumettre à un traitement médicamenteux. Mais ils ne sont plus pharmaco-résistants.
Après quelque 15 ans de recherches, l’épilepsie reste encore mal connue, avec des manifestations très diverses et des traitements que pourraient améliorer les progrès actuels de l’imagerie du cerveau. Cette maladie, encore taboue, demeure, par sa fréquence, la deuxième maladie du cerveau après la migraine.
« Avoir une crise d’épilepsie peut rimer avec une impression...