Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

CONFÉRENCE DE PRESSE - Lancement d’une ONG culturelle pour jeunes talents et surdoués cofondée par Nayla de Freige et Rita Saab Moukarzel

Silex : « Faire de l’étincelle créative un projet concret » Très tôt, l’homme préhistorique a utilisé le silex pour fabriquer des outils. Ce matériau a des caractéristiques exceptionnelles et rares, dont celle de faire des étincelles. Silex, c’est aussi le nom d’une association culturelle à but non lucratif qui a vu le jour en janvier 2008 et a été lancée hier au cours d’une conférence de presse au Grand Sérail, en présence du ministre de la Culture, Tarek Mitri, des deux parrains du projet : Ghassan Tuéni et Michel Eddé, représenté par Karim Torbey. Étaient également présents : l’ambassadeur du Canada, Louis de Lorimier ; l’épouse de l’ambassadeur de France, Maya Parant ; le conseiller culturel près l’ambassade de France, Denis Gaillard et Bernard Banos Roblès, directeur du CCF, ainsi que le directeur du Conservatoire national libanais, Walid Gholmieh, et un grand nombre de personnalités culturelles. « Silex cherchera à faire de l’étincelle créative un projet concret, un premier pas vers un futur métier » a indiqué Nayla de Freige, cofondatrice, avec Rita Saab Moukarzel, de cette ONG culturelle. Cette « réunion entre amis », comme l’a noté le ministre Mitri, était également l’occasion de lancer le premier projet de Silex, la publication du livre Faits et méfaits conçu et illustré par la jeune illustratrice Joëlle Achkar, qui le signera le jeudi 28 février, à partir de 18h00, à la salle d’exposition du CCF où seront également exposées ses illustrations jusqu’au jeudi 6 mars. Rita Saab Moukarzel Silex voudrait être un tremplin pour les jeunes talents libanais, pour ceux qui ont un premier projet en tête, mais qui n’ont pas souvent les moyens de le mener à bout. « Musiciens, illustrateurs, écrivains, stylistes, inventeurs, designers, sportifs… Silex s’adresse à tous ceux qui portent en eux une aptitude particulière et l’énergie d’y croire, indique le pap=ier de présentation. Qui dit art, dit culture. Qui dit culture, dit civilisation. Qui dit civilisation, dit peuple. Qui dit peuple, dit pays. » C’est par ce slogan, le sien et son « seul tracé professionnel », que Rita Saab Moukarzel a entamé son allocution. « Cette ONG est apolitique et sa couleur est celle de l’art et la culture. Nous avons notre couleur, notre drapeau et notre rêve. Notre couleur est toute la palette colorée. Notre drapeau, le drapeau libanais et notre rêve, notre pays… » Moukarzel devait terminer son allocution par une promesse, au nom de l’art et de la culture, « de porter très haut ce flambeau artistique et culturel, et de le transmettre aux générations suivantes, comme l’ont fait les générations précédentes ». Nayla de Freige Nayla de Freige a, pour sa part, précisé que « c’est à travers nos différentes expériences, nos contacts avec les jeunes, avec le monde de la culture, que nous avons réalisé que nos jeunes talents libanais bouillonnent d’idées et de projets. Mais ces projets restent souvent dans des tiroirs par manque de moyens ou d’opportunité. Ne trouvant pas toujours de débouchés, nos jeunes artistes s’essoufflent, dépriment ou changent de profession en attendant des jours meilleurs. » De Freige a souligné ainsi que « l’idée de Silex est née de cette prise de conscience, de cette envie, de ce besoin d’aider, de soutenir ces jeunes artistes qui souhaitent s’exprimer à travers l’écriture, le dessin, la peinture, la musique, la danse, le stylisme ou toute autre forme d’art et qui ne trouvent pas toujours les moyens de le faire… Cette ONG va essayer, à son échelle, de donner un peu d’espoir aux jeunes talents, aux jeunes créateurs, aux surdoués. » Dans un pays où « le contexte politique et sécuritaire est prioritaire, où l’économie fait face à de graves problèmes, où les jeunes s’en vont pour chercher du travail ailleurs et où la culture est souvent laissée-pour-compte ». Silex s’intéressera en priorité au premier projet d’un jeune talent. Une fois réalisé, ce projet lui servira de carte de visite pour un second et lui ouvrira d’autres horizons lui permettant de se propulser vers l’avant. Sur le plan pratique, le comité exécutif de Silex recevra les propositions deux fois par an. Le comité les jugera avec l’aide de commissions formées par des professionnels. « Les thèmes acceptés doivent être créatifs et peuvent appartenir à tous les types d’arts. Il n’y aura pas de barrières ou d’idées préconçues. Ce ne seront pas des commandes. Nous laisserons libre cours aux artistes et jeunes créateurs. Le dossier présenté devra contenir un descriptif détaillé, accompagné d’un support graphique, visuel et/ou sonore, selon les disciplines », a également indiqué de Freige. Une fois sélectionné, Silex prendra tous les moyens pour que ce projet se réalise. « Les partenaires mécènes le soutiendront financièrement en bénéficiant d’une visibilité, s’ils le souhaitent, et les médias partenaires assureront la couverture de l’événement. Le jeune talent accompagnera les différentes étapes de la réalisation de son projet pour acquérir une expérience pratique et se familiariser avec les obstacles possibles. Il pourra aussi aider à la recherche de sponsors. » Pour réaliser son premier projet, Silex a dû franchir plusieurs étapes. « Trouver un éditeur fut chose facile puisque L’Orient-Le Jour et l’ALBA étaient directement concernés par le sujet du livre. Omnicolor a fourni le papier à prix réduit et les imprimeries Raïdy ont suivi, convaincus de notre mission. La Fondation Saradar, la Banque Libano-Française, la société d’assurance Adir et Dr Abi Fadel ont apporté leur soutien financier, et la Mission culturelle française offre la salle pour la signature et l’exposition des planches. Les premières réalisations que nous soutiendrons seront probablement des projets à budgets limités », a reconnu Nayla de Freige en espérant que Silex pourra rapidement attirer la confiance des mécènes culturels et des partenaires, et devenir ainsi une vraie chaîne culturelle. Reste à souligner que la vente du livre, avec l’accord de l’artiste, servira au financement de la réalisation d’une nouvelle œuvre. Eddé Cette association répond au désir « des organismes privés de pallier les carences du secteur public et notamment du ministère de la Culture, qui manque presque totalement de moyens budgétaires », a indiqué Michel Eddé dans un mot lu par Karim Torbey. L’ancien ministre de la Culture a avoué en avoir fait lui-même l’expérience « durant de longues années, a-t-il noté. Ce qui m’amène à approuver totalement la décision de mon ami (…) Tarek Mitri, de soutenir et d’accorder son patronage à l’association Silex sur laquelle nous fondons de grands espoirs en vue de combler cette lacune. » Eddé a rappelé qu’une initiative similaire avait déjà été prise par l’Université Saint-Jospeh qui a créé, avec le concours d’institutions privées financières et industrielles, un technopôle sous le nom de Berytech, qui a connu un grand développement et a permis d’incuber près de 300 projets de petites et moyennes entreprises. Son succès a ouvert la voie à la création d’un Berytech 2 à Beyrouth. « Les Libanais sont connus pour leur esprit d’initiative, leur acharnement au travail et leur persévérance… Mais la plupart de nos jeunes (…) manquent toutefois de moyens financiers pour parfaire leur formation, pour intégrer le milieu du travail ou pour créer leur propre entreprise. Ils ont donc besoin d’un concours financier pour s’épanouir au Liban et pour qu’ils ne soient pas contraints à s’expatrier ou à péricliter faute d’avoir obtenu le soutien nécessaire pour se développer. L’émigration des cerveaux et des jeunes talents constitue un danger mortel pour notre pays. Il est devenu impératif et vital d’arrêter cette hémorragie des forces vives de notre pays. Une coopération étroite entre les autorités et la société civile est requise dans ce domaine. » Joëlle Achkar, un premier jeune talent «Il s’agissait, au départ, d’un projet de mastère en illustration à l’Académie libanaise des beaux-arts, Université de Balamand », raconte Joëlle Achkar, premier jeune talent bénéficiant de l’aide de Silex. « J’avais envie d’illustrer des faits divers. Ces histoires courtes et insolites, vraies mais hors du commun. Il s’agissait avant tout d’un défi artistique à relever, en choisissant, pour chaque histoire, une technique graphique différente. » Après avoir plongé dans les archives de L’Orient-Le Jour, elle a retenu 40 histoires. « Elles m’ont inspirée, touchée, bouleversée, fait grincer des dents ou éclater de rire », dit-elle. « Quand Nayla de Freige a accepté de publier mon livre sous les éditions L’Orient-Le Jour et que Georges Haddad a confirmé que l’ALBA souhaitait être coéditeur, c’était comme un rêve qui se réalisait », a ajouté la jeune fille qui tient à remercier les fondateurs de l’ONG, son professeur d’illustration, Michèle Standjofski, et sa grand-mère, Miline Nouaime. « Ma reconnaissance va à vous, mais aussi à tous les mécènes qui m’ont permis et permettront aux jeunes talents qui suivront de porter le flambeau, de croire en notre Liban et de remplir l’univers de musique, de chant, de couleur et d’amour. » Carte d’identité Cofondatrices de Silex : Nayla de Freige et Rita Saab Moukarzel Parrains : Ghassan Tuéni, Michel Eddé Membres du comité exécutif : Rita Saab Moukarzel, Nayla de Freige, Jihad Achkar, Saleh Barakat, Nagib Fadel, Roland Gemayel et Carla Henoud. Contact e-mail : Spgil96@yahoo.com ; defreige@inco.com.lb
Silex : « Faire de l’étincelle créative un projet concret »

Très tôt, l’homme préhistorique a utilisé le silex pour fabriquer des outils. Ce matériau a des caractéristiques exceptionnelles et rares, dont celle de faire des étincelles. Silex, c’est aussi le nom d’une association culturelle à but non lucratif qui a vu le jour en janvier 2008 et a été lancée...