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EXPOSITION « Les amoureux de Peynet » : du premier baiser à la marque déposée

S’il ne se passe pas de Saint-Valentin sans que ressurgissent « Les amoureux de Peynet », il ne se passe pas un jour sans que la fille du dessinateur, Annie, veille sur le sort du petit couple de papier, devenu symbole de l’amour romantique. Pour le centenaire de la naissance de Raymond Peynet, né le 16 novembre 1908 et décédé en 1999, Annie Peynet est plus sollicitée que jamais. Une exposition, comprenant de nombreux inédits, démarre aujourd’hui mercredi à Biot (Alpes-Maritimes), lieu de villégiature de la famille durant plus de 40 ans, tandis que le Musée Peynet de la ville voisine d’Antibes présente une rétrospective à partir de fin avril. Entre les milliers de dessins réalisés par son père et autant d’objets – porcelaine, bijoux, poupées, tissus – que son œuvre a inspirés, Annie trie, annote, commente en traquant impitoyablement les nombreuses copies du petit poète romantique et sa muse. « “Peynet” et “Les amoureux de Peynet” sont aujourd’hui des marques déposées, explique l’énergique septuagénaire. C’était inévitable pour ne pas être débordés par les imitations. » Rançon d’un succès qui prit corps dans une période peu propice au romantisme : en 1942, après avoir passé la nuit sur un banc à Valence (Drôme), le jeune dessinateur croque le kiosque à musique qui lui fait face, désert, et l’anime d’un jeune violoniste aux cheveux longs observé par une jeune fille rêveuse. Le dessin est envoyé au journal Ric et Rac, une des publications pour lesquelles travaille Peynet, et paraît sous le nom « Les amoureux de Peynet », signant l’acte de naissance d’un symbole qui a voyagé dans le monde entier. Au Japon, deux musées Peynet célèbrent le couple d’amoureux qui posent également enlacés et coulés dans le bronze dans un jardin d’Hiroshima. Le kiosque de Valence est classé monument historique depuis 1982. « La célébrité a rattrapé mon père après la guerre. Il y avait alors en France quatre dessinateurs qui comptaient : Sennep et ses caricatures politiques, Effel et sa Création du monde, Dubout et ses “grosses dames”, Peynet et ses “amoureux”», raconte Annie Peynet. Le reste de son œuvre en a été un peu occulté, regrette-t-elle : « Il était entré aux Arts appliqués à 15 ans, il y avait appris toutes les techniques. Il a commencé en dessinant pour une agence de publicité, ça allait de l’étiquette de parfum à la boîte de chocolat. Devenu illustrateur de presse, il a croqué l’actualité pour tous les journaux de l’époque. Puis on l’a sollicité pour réaliser des décors de théâtre, d’opéra, illustrer des livres. C’était un artiste complet. » Trop envahissants ces timides amoureux ? « On ne cessait de les lui réclamer et mon père s’inspirait de son histoire avec ma mère pour imaginer de nouvelles situations. Du coup, les “amoureux” étaient intimement mêlés à notre vie de famille ! » « La compagne du poète a toujours porté les habits de ma mère, les coiffures de ma mère. Mon père était fou d’admiration pour sa femme et elle le lui rendait bien. Lorsqu’elle est décédée, il s’est laissé mourir », confie Annie Peynet, qui reconnaît avoir eu « du mal à trouver (sa) place » entre ce couple fusionnel et son miroir de papier. Nom de jeune fille de l’épouse de Raymond Peynet, ça ne s’invente pas : Denise Damour. Sophie MAKRIS (AFP)
S’il ne se passe pas de Saint-Valentin sans que ressurgissent « Les amoureux de Peynet », il ne se passe pas un jour sans que la fille du dessinateur, Annie, veille sur le sort du petit couple de papier, devenu symbole de l’amour romantique.
Pour le centenaire de la naissance de Raymond Peynet, né le 16 novembre 1908 et décédé en 1999, Annie Peynet est plus sollicitée que...