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Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Un avenir menacé C’est l’histoire d’un enfant libanais, tourmenté par la diversité des couleurs et des chiffres, qui demande innocemment, un jour, à sa mère : « Pour lequel des deux dois-je prendre parti, le 8 ou le 14 ? » Réponse de la mère, dont on imagine l’inquiétude : « Nous ne faisons partie ni de l’un ni de l’autre. Nous aimons tous les gens, quelles que soient leur religion, leur couleur, leur appartenance partisane. » Le lendemain, l’enfant rentre de l’école, triste, déçu semble-t-il par la réponse donnée la veille par sa maman : aucun de ses camarades n’a voulu le laisser participer aux activités pendant la récréation, au prétexte qu’il n’appartenait à aucun parti politique, alors qu’ils étaient, eux, divisés en deux groupes fort distincts, même pour les jeux. Cette histoire, fort édifiante, devrait retenir notre attention et nous porter à nous poser maintes questions sur les dangers que nous encourons. Quel avenir sommes-nous en droit d’espérer pour nos enfants quand nos désaccords se répercutent sur leur comportement, quand ces tout jeunes sont divisés eux aussi et qu’ils s’égarent au lieu de s’unir dans un seul et même but, l’amour de la patrie ? N’est-il pas honteux d’en être arrivés à cet état d’esprit, à cette situation de fait dont nous portons tous l’entière responsabilité. Et cela parce que nous sommes devenus tous des marionnettes aux mains des politiciens ! Réveillons-nous, secouons notre léthargie, mettons fin à cette calamité ! Apprenons à nos enfants à s’adapter à une vie commune et, pour commencer, donnons-leur le bon exemple. Rappelons-nous toujours que c’est l’union qui fait la force et que les dissensions mènent immanquablement à la destruction. Hoda MERCHAK Te souviens-tu ?... Te souviens-tu de ces moments de bonheur et de ces moments de peur qui nous ont réunis sur une même terre de boue et de pluie ? Quand, rassemblés, nous avons subi la solitude des abris et des sirènes de mort qui ont touché nos frères, nos parents et nos amis ? Te souviens-tu de la panique qui nous faisait courir sous les bombardements aveugles, sans savoir toujours dans quelle direction l’on allait ? Te souviens-tu de nos nuits blanches passées à prier que l’aube se lève dans la paix ? Puis quand, ayant cru avoir triomphé, nous sortîmes, à l’air libre, savourer notre liberté éphémère ? Te souviens-tu avoir eu de longs étés, des étés chauds, plus longs que les froids d’hiver ? Des vagues, des rayons de soleil, de l’eau et du sel de la Méditerranée dans la peau, des chapeaux de paille, aux rubans éthérés, sur des plages suantes et encombrées ? Te souviens-tu de nos longues promenades lointaines, perdues dans un coin de forêt, côtoyant de majestueux cèdres, pointant leurs cimes vers un ciel azuré, sous lequel les hommes paraissent tellement étriqués ? Nos souvenirs, notre mémoire commune, notre ossature, autant d’éléments qui nous unissent, dans le bonheur et dans le malheur, nous Libanais, frères de sol, ayant vécu des expériences de totem, dépassé des obstacles, surmonté des difficultés, affronté la mort, construit une histoire, partagé la terre, la pierre, l’eau, l’air et le feu en se projetant dans un même avenir… toujours aussi incertain. Saurions-nous revivre un jour, en toute fraternité, ce qui reste de nos moments comptés ? Notre pays ne serait-il qu’une grande illusion démasquée ? Carla ARAMOUNI NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Un avenir menacé

C’est l’histoire d’un enfant libanais, tourmenté par la diversité des couleurs et des chiffres, qui demande innocemment, un jour, à sa mère : « Pour lequel des deux dois-je prendre parti, le 8 ou le 14 ? »
Réponse de la mère, dont on imagine l’inquiétude : « Nous ne faisons partie ni de l’un ni de l’autre. Nous aimons tous les gens,...