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Actualités - REPORTAGE

Un processus alambiqué

Aux États-Unis, chaque année électorale, plus d’une demi-douzaine de candidats souhaitent se présenter avec l’étiquette de l’un des deux principaux partis, républicain ou démocrate. Ces candidats commencent par faire campagne au sein de leur parti afin de s’assurer des soutiens. Ils se déclarent généralement pendant l’année précédant l’élection et entament une campagne de plusieurs mois, ponctuée d’élections primaires dont l’issue est en général connue en mars. Cette première phase de la course à la présidentielle américaine se termine par la convention nationale de chaque parti en été et l’investiture officielle du candidat représentant le parti. La campagne pour l’investiture implique de nombreuses rencontres publiques (meetings), des déplacements et de la publicité (affiches, télévisions, etc.). Les candidats doivent non seulement recueillir auprès des citoyens des fonds pour financer leur campagne, mais aussi s’assurer des soutiens financiers en prévision de la véritable campagne qui est encore plus onéreuse. Les élections primaires se déroulent à partir de janvier et servent d’indicateur pour classer les candidats. Au fur et à mesure que les résultats apparaissent, les candidats les moins cotés abandonnent la course et le candidat du parti est connu bien avant que la convention n’officialise les faits. Les élections primaires sont organisées par les deux partis principaux pour désigner dans chaque État les délégués du parti qui se rendront à la convention nationale pour élire le président. L’existence et la forme de ces élections primaires dépendent du parti et de l’État. À l’origine, les délégués élus étaient libres de leur vote lors de la convention ; depuis la seconde moitié du XXe siècle, les délégués s’engagent sur un candidat et, de facto, ce sont les élections primaires qui déterminent le choix du candidat. Les primaires commencent en janvier de l’année électorale dans l’Iowa et le New Hampshire. Ces deux États, qui sont loin de représenter l’ensemble des États-Unis, se sont arrangés pour être les premiers à lancer le processus, essentiellement pour bénéficier de la couverture médiatique qui en découle. Au fur et à mesure que les primaires se déroulent, on assiste à l’élimination progressive des candidats qui additionnent le moins de délégués. Cette élimination provient, en grande partie, de la diminution des soutiens financiers. Pour contrer cet effet boule de neige, de plus en plus d’États décident de tenir leurs élections primaires le même jour, et ont choisi un mardi du mois de février, en l’occurrence cette année le 5 février, que les médias ont depuis baptisé « Super Tuesday ». Dans la majorité des États, les élections primaires prennent la forme d’un vote qui peut être : ouvert à l’ensemble des électeurs qui le souhaitent ; semi-ouvert (vote pour un seul parti) ou fermé, réservé aux membres du parti. Curieusement, le vote ouvert permet à un électeur républicain de voter pour la désignation du candidat démocrate et vice versa. Dans une minorité d’États (cette année, l’Alaska, le Colorado, la Dakota du Nord, l’Idaho, l’Iowa, le Kansas, le Kentucky, le Maine, le Minnesota, le Montana, le Nevada et le Nouveau-Mexique), les élections primaires prennent la forme d’un « caucus » : il s’agit d’une réunion théoriquement réservée aux membres du parti où les votes se font ouvertement, à main levée par exemple, dans des salles, bibliothèques et des gymnases municipaux. Les participants échangent leurs points de vue et finissent par rallier un groupe soutenant un candidat. Dans ce système, il est possible à des candidats indépendants de se présenter sans passer par les primaires. En raison du coût de toutes ces minicampagnes électorales, certains candidats ne se présentent pas dans tous les États pour économiser leurs fonds afin de faire campagne dans les États qui envoient le plus de délégués aux conventions. Les choix définitifs de chaque parti se font donc lors des conventions nationales, celles-ci adoptant aussi le programme et la plate-forme du parti. Les conventions sont formées des délégués désignés pendant les primaires et des « superdélégués ». Les « superdélégués » sont les caciques du parti, gouverneurs, parlementaires fédéraux, anciens présidents, anciens responsables du parti au Congrès. Ils sont « superdélégués » de droit. Vient ensuite la désignation des grands électeurs, ce sont les « électeurs présidentiels », ils sont au nombre de 538. Chaque État a droit à autant de grands électeurs qu’il dispose d’élus au Congrès. Ainsi la Californie, avec 2 sénateurs et 53 représentants, désigne 55 électeurs présidentiels. Les candidats à la fonction de grand électeur se présentent devant le corps électoral en faisant connaître le nom de celui pour qui ils voteront lors du stade suivant, celui de l’élection présidentielle proprement dite. Le scrutin est un scrutin de liste à un tour. Dans la quasi-totalité des États, la totalité des sièges de grands électeurs va au parti qui obtient la majorité, « the winner takes it all ». Le président prend ses fonctions le 20 janvier. K.J.
Aux États-Unis, chaque année électorale, plus d’une demi-douzaine de candidats souhaitent se présenter avec l’étiquette de l’un des deux principaux partis, républicain ou démocrate. Ces candidats commencent par faire campagne au sein de leur parti afin de s’assurer des soutiens. Ils se déclarent généralement pendant l’année précédant l’élection et entament une...