Rechercher
Rechercher

Actualités

Un peu plus de... Cloclo, la légende de la variété française

Que celui qui n’a jamais braillé dans son salon, les bras au-dessus de la tête comme un hystérique, « Leeeeeees sirènes du port d’Aleeeeeeeeexandriiiiie ! », que celui qui n’a jamais tenté un pas de danse à la Cloclo ou fantasmé sur une des clodettes me jette la première pierre. Trente ans qu’il est mort, électrocuté dans sa salle de bains, 30 ans qu’il a laissé des milliers de personnes se demander ce qui a bien pu arriver ce jour-là, 30 ans que les plus folles rumeurs sur les raisons de sa mort circulent et, pourtant, Claude François est encore là. Sa pierre tombale est éternellement fleurie, ses chansons passent encore partout sur les ondes comme dans les boîtes, ses morceaux font l’objet d’une comédie musicale, ses sosies sont le thème d’un livre puis d’un film signé Yann Moix, ses fils sont très souvent à la télé et, le 11 mars prochain, il y aura fort à parier que plusieurs émissions françaises seront consacrées aux 30 ans de sa disparition. Pas une ride, pas une tache sur la carrière de cet homme qui aimait les blondes, qui, si perfectionniste, rendait fous les gens autour de lui, qui, si maniaque, décida un 11 mars 1978 d’arranger l’applique luminaire au-dessus de sa baignoire… 1939-1978. Difficile d’imaginer la pile électrique qu’était Claude François s’éteindre à jamais. Alors, comme Elvis ou Marylin, d’aucuns racontent qu’ils l’ont aperçu quelque part, errant ici ou là… Claude François, toutes proportions gardées, est ce qu’on appelle une légende. Une légende de la variété française. Né en Égypte, ce jeune homme à la voix nasillarde quitte ce pays qu’il aimait tant à l’âge de 17 ans. Après quelques soirées branchées sur la Côte d’Azur, à 22 ans, il part à la conquête de Paris. En 1962, il reprend une chanson américaine (le genre était courant durant les yéyés), c’est Belles belles belles. Le succès est désormais au rendez-vous. Pendant 16 ans, Claude François va faire hurler les filles, jeter ses chemises, engager des filles sublimes, lancer deux magazines et faire trembler son entourage professionnel. Son public casse les chaises, car le rythme survolté du chanteur plaît beaucoup. Mais pas à tout le monde. Sa première épouse le quitte pour Gilbert Bécaud et l’homme en souffre. Ses douleurs, ses craintes et parfois ses joies, il les mettra en chanson. Cette année-là raconte parfaitement les débuts du chanteur. 17 ans, Le chanteur mal-aimé, Alexandrie, Alexandra et surtout Comme d’habitude. Cette chanson, la plus célèbre de l’artiste, réécrite par Paul Anka en anglais et devenue My Way, a été interprétée par des centaines d’artistes. Il en existe d’ailleurs plus de 1 000 versions. Et bien cette chanson, il l’a écrite à France Gall avec qui il a eu une brève liaison… Sacrée France ! Deux garçons naîtront de son histoire avec Isabelle Forêt, à la fin des années 70. Et l’homme poursuit sa carrière effrénée entre tubes et blondes dans son lit. Il passe des yéyés au disco sans aucun problème et continue avec ce rythme endiablé qui fut le sien. Il enchaîne les malaises, fait un accident de voiture qui le défigurera… mais rien ne l’arrête. Il lance sa propre maison de disque, « Flèches », y lance de jeunes artistes comme Alain Chamfort ou Patrick Juvet, sort une revue érotique, Absolu, après avoir connu le succès avec son hebdomadaire Podium. Ni ses déboires avec le fisc, ni ses sautes d’humeur et son caractère irascible auront raison de sa popularité.
Que celui qui n’a jamais braillé dans son salon, les bras au-dessus de la tête comme un hystérique, « Leeeeeees sirènes du port d’Aleeeeeeeeexandriiiiie ! », que celui qui n’a jamais tenté un pas de danse à la Cloclo ou fantasmé sur une des clodettes me jette la première pierre. Trente ans qu’il est mort, électrocuté dans sa salle de bains, 30 ans qu’il a laissé...