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CAN 2008 : Eto’o à sa vraie place, seul au sommet

Avec un doublé face au Soudan qui fait de lui le meilleur canonnier de l’histoire de la CAN (16 buts), Samuel Eto’o a effacé d’un trait deux ans de malheurs avec la sélection camerounaise et l’annus horribilis de 2007 pour s’installer pour de bon comme un monument du football africain. Nul doute que l’attaquant a goûté avec un plaisir particulier son entrée définitive dans la légende continentale après ses échecs personnels avec les Lions indomptables (sortie de route en quarts de finale de la CAN 2006, absence du Mondial 2006) et diverses blessures et tensions avec Barcelone. Joueur fier et orgueilleux, Eto’o n’a jamais caché son penchant pour les honneurs personnels, loin de la langue de bois footballistique exaltant le collectif et l’esprit d’équipe. Sa discrétion inhabituelle pour célébrer l’événement traduisait pourtant son malaise après un penalty qu’il a sans doute jugé indigne de son talent et de cet instant historique. Eto’o voulait à tout prix ce record, mais pas de cette manière. Après le duel remporté en fin de partie face au gardien soudanais qui reléguait l’Ivoirien Laurent Pokou à deux unités (14 buts), l’enfant de Douala a alors pu se laisser aller à une danse endiablée avec ses coéquipiers autour du poteau de corner. On avait retrouvé le grand Eto’o, inarrêtable une fois lancé, avec toujours le geste juste du buteur devant la cage adverse. Avalanche Le joueur avait beaucoup à se faire pardonner vis-à-vis des siens, toujours marqués par le traumatisme d’une non-qualification pour le Mondial 2006 suivie quatre mois plus tard d’une piteuse élimination en quarts de finale de la CAN. À chaque fois, sa responsabilité avait été largement engagée. En octobre 2005, il s’était défilé au moment de tirer un penalty lors du match décisif des éliminatoires de la Coupe du monde contre l’Égypte, se défaussant sur le malheureux Womé, devenu un paria dans son pays après avoir manqué la cible. Toujours la langue bien pendue, Eto’o avait alors tancé son camarade pour se dédouaner de son propre renoncement. En février 2006, après son tir au but raté contre la Côte d’Ivoire en quart de finale de la CAN, il avait au contraire choisi le silence. Deux ans plus tard, dans les coursives du stade de Tamale, Eto’o est resté le même, fuyant les médias comme la peste. Son expérience à Barcelone l’année dernière, jalonnée de révélations sur ses relations tendues avec son entraîneur Frank Rijkaard et l’autre vedette blaugrana Ronaldinho, n’est sûrement pas étrangère à ce mutisme. Sur le terrain, en revanche, Eto’o fait encore parler la poudre malgré ses six mois d’absence en 2007 sur blessures. Depuis son retour en décembre, c’est même l’avalanche avec six buts sous les couleurs du Barça, toutes compétitions confondues. Au Ghana, le n° 9 camerounais n’est pas aidé par des Lions indomptables pour le moment guère convaincants, mais se trouve déjà en tête du classement des buteurs avec cinq unités. Seul en haut de l’affiche, là où il se sent le plus à l’aise.
Avec un doublé face au Soudan qui fait de lui le meilleur canonnier de l’histoire de la CAN (16 buts), Samuel Eto’o a effacé d’un trait deux ans de malheurs avec la sélection camerounaise et l’annus horribilis de 2007 pour s’installer pour de bon comme un monument du football africain.
Nul doute que l’attaquant a goûté avec un plaisir particulier son entrée...