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HAUTE COUTURE Les défilés parisiens printemps-été 2008

John Galliano pour Christian Dior a invité lundi 21 janvier les femmes à un bal hors du temps, en somptueuses robes aux coloris éclatants, bouillonnant généreusement de soie richement brodée d’or, de cristaux, de jais. Le couturier présentait sa collection de haute couture printemps-été 2008 dans une tente plantée dans le bois de Boulogne à Paris. Déambulant autour d’un bassin d’eau frissonnante, entre des voilages gris fumée, ses femmes n’aiment que la soie, déclinée en robes et tailleurs. La silhouette joue les contrastes, des paletots au volume basculé vers l’arrière, comme autrefois chez le couturier Cristobal Balenciaga, accompagnant des jupes très étroites ou de longues robes moulantes. Ailleurs, les robes ont des bustes menus, mais s’épanouissent en jupes volumineuses. La taille est fine, parfois soulignée par des basques ou, au contraire, effacée par des robes tombant en corolle de la poitrine. Des flots volumineux retiennent les métrages de soie brodée, les dos apparaissent comme soufflés, d’énormes fleurs de soie alourdissent les ourlets ou se nichent dans les plis d’un col feuilleté. Les broderies dessinent des arabesques d’or, des aplats dorés rappelant les œuvres du peintre Gustav Klimt, des motifs géométriques. Pour inspiration, un décolleté du XIXe siècle Dans un texte accompagnant le défilé, John Galliano dit s’être inspiré du portrait d’Amélie Gautreau, en robe décolletée, peint au XIXe siècle par le peintre américain John Singer Sargent et qui fit alors scandale. Plusieurs célébrités ont assisté au défilé, notamment l’actrice Diane Kruger, la mannequin et danseuse Dita von Teese. Loin de cet univers, le Portugais Felipe Oliveira Baptista a présenté une collection inspirée par les insectes et les papillons avec, a-t-il souligné, « une vraie volonté de faire des vêtements très portables ». Le styliste poursuit son travail sur les volumes, mais ils se font moins spectaculaires pour « des vêtements qu’on peut porter plus facilement », a-t-il indiqué à la presse. Il propose des robes très courtes, fluides sous la taille, avec parfois des volumes pincés sur les côtés. Le buste est plus rigide, avec des applications d’imprimés colorés qui dessinent comme des élytres ou des ailes de papillon, des coques qui arrondissent les épaules, des cols en poil de chèvre. « Je regarde souvent la nature (...) et j’avais vraiment envie de traiter les papillons de manière différente. Souvent, c’est très romantique et floral. Je voulais un côté plus graphique et plus punchy », a déclaré le couturier. « Chaque pièce est imprimée en patchs, faits avec des photos que j’avais prises de vrais papillons que j’avais achetés », a-t-il précisé. Les morceaux de tissus imprimés ont ensuite été appliqués sur le vêtement. Fourrures et imprimés chez Baptista, eighties chez Guy Laroche, grâce aérienne pour Adeline André La collection, à dominante de noir, bleu, rouge, ocre et blanc, mélange la soie, le coton, le cuir. « J’aime mixer le très précieux avec des choses plus brutes », comme la fourrure de chèvre et les imprimés en soie, a indiqué Felipe Oliveira Baptista. « Cela rajoute une modernité au vêtement ». De son côté, le styliste franco-suédois Marcel Marongiu s’est souvenu des années 80 dans sa première collection pour Guy Laroche. Il a dessiné des robes moulantes aux épaules élargies ou pointues comme chez Thierry Mugler, aux manches bouffantes drapées, aux tailles surfines. La sensualité s’exprime dans des jupes aux fentes vertigineuses, de longs gants de cuir et des décolletés plongeant dans les reins. Dans la soirée, Adeline André a proposé une collection à la grâce aérienne, acclamée par le public. Ses longues robes noires, couleur nuage ou ciel, légères comme un souffle, aux lignes pures, aux poches profondes s’enfonçant dans des pans asymétriques comme des flammes, ses ensembles tuniques-pantalons, ses courtes robes découvrant parfois la cuisse ont eu des applaudissements à plusieurs reprises. Des collants résille blancs et des socques de bois complètent ce vestiaire faussement austère. L’adieu de Valentino Temps fort très attendu, l’ultime show du couturier italien Valentino qui a fait ses adieux à la mode après quanrante-cinq ans de carrière. Valentino, 75 ans, a présenté sa dernière collection avant de passer le relais à Alessandra Facchinetti, ex-directrice artistique de Gucci, pour les collections femme (haute couture et prêt-à-porter). Il avait déjà fait ses adieux en octobre aux podiums parisiens de prêt-à-porter féminin, avec une collection accueillie par une ovation debout. Son ultime défilé s’est tenu au Musée Rodin en présence de 700 invités, soit près de deux fois plus que d’habitude. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, devait lui remettre le lendemain la Grande médaille de vermeil de la ville de Paris. Un programme ouvert aux jeunes créateurs La Fédération de la couture a une nouvelle fois ouvert largement le calendrier aux jeunes maisons de prêt-à-porter de luxe. Celles-ci assuraient la moitié des 26 défilés, aux côtés d’autres invités (Valentino, Armani...) et des maisons de haute couture proprement dites, parmi lesquelles deux nouvelles : Anne Valérie Hash et Maurizio Galante. Jusqu’à présent invitées, ces deux griffes ont en effet obtenu en décembre le label « haute couture » et ont donc rejoint les neuf autres maisons bénéficiant de cette appellation. La Française Anne Valérie Hash, 37 ans, diplômée de l’École de la Chambre syndicale de la couture parisienne, a fait ses débuts chez Chanel, Christian Lacroix et Christian Dior, avant de lancer sa propre marque en 1997. La créatrice intègre dans ses modèles, en petites touches, des éléments de vêtements masculins déconstruits. L’Italien Maurizio Galante, 44 ans, a dessiné sa première collection de haute couture en 1993, après avoir lancé une ligne de prêt-à-porter huit ans plus tôt. Il propose une mode aux formes stylisées, avec un travail sur les volumes et les drapés. Franck Sorbier a présenté dans sa collection un mini-vestiaire masculin, un ballon d’essai lancé « dans une perspective de développement », selon la griffe. Emanuel Ungaro, bien que toujours membre du petit cercle de la haute couture, est une nouvelle fois absent. Selon une porte-parole, la griffe ne fait de la haute couture « que pour des projets spéciaux ». La maison Jean-Louis Scherrer, absente depuis plusieurs saisons et qui a perdu son styliste Stéphane Rolland cet été, a depuis cessé la haute couture. Le calendrier accueillait également quatre nouveaux venus qui présentaient leurs collections le dernier jour, exclusivement consacré aux « jeunes pousses » : Stéphane Rolland, qui a créé sa maison de couture après son départ de chez Scherrer, le Belge Jean-Paul Knott, par ailleurs directeur artistique de Cerruti, et Josep Font, styliste espagnol qui a déjà défilé en prêt-à-porter. S’y ajoutent Alexis Mabille, spécialiste du nœud papillon formé chez Nina Ricci et Ungaro qui propose depuis 2005 un prêt-à-porter unisexe, après avoir travaillé chez Dior. Outre des « habitués » comme le Portugais Felipe Oliveira Baptista, l’Italien Giorgio Armani ou le Libanais Élie Saab, le programme a accueilli la plupart des créateurs à l’affiche la saison précédente. Une vingtaine de stylistes ont présenté leurs modèles en marge du calendrier officiel. Dominique SCHROEDER
John Galliano pour Christian Dior a invité lundi 21 janvier les femmes à un bal hors du temps, en somptueuses robes aux coloris éclatants, bouillonnant généreusement de soie richement brodée d’or, de cristaux, de jais. Le couturier présentait sa collection de haute couture printemps-été 2008 dans une tente plantée dans le bois de Boulogne à Paris.
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