Rechercher
Rechercher

Actualités

Des milliers de personnes ont ignoré la pluie pour commencer la « plus grande fête du monde » Le carnaval a commencé à envahir les rues de Rio

Le carnaval a envahi les rues de Rio de Janeiro où des milliers de personnes ont ignoré la pluie ce week-end pour commencer la « plus grande fête du monde » qui connaîtra son apogée les 3 et 4 février avec les défilés des écoles de samba. Les avenues qui bordent les plages de Copacabana, Ipanema, Leblon et Barra de Tijuca, ainsi que les grandes places et avenues de la ville ont été investies par les « blocos », ces associations de quartiers qui organisent les défilés de rue au son de la samba pour danser et chanter pendant des heures. Quelque 20 000 personnes ont suivi à Ipanema le traditionnel défilé du bloco « Simpatia é Quase Amor » (Sympathie est presque amour), qui avait choisi cette année de rendre hommage aux cinquante ans de la bossa nova, le genre musical rendu célèbre dans le monde entier par la Fille d’Ipanema, du pianiste Tom Jobim et du poète-diplomate Vinicius de Moraes. « Il n’y a pas de pluie qui puisse gâcher cette fête », s’écriait Marina, 40 ans, vêtue des couleurs de son bloco, jaune et lilas, inspirées de celles du flacon d’un remède très répandu au Brésil contre la gueule de bois. « Professeur de sexe. Première leçon gratuite », arbore sur son tee-shirt, Josias, 43 ans. « C’est la fête la plus démocratique, chacun en profite comme il veut. » Certains surprennent leurs propres amis. « Un avocat comme toi, avec ça sur la tête ? » dit un homme donnant l’accolade à un autre déguisé en indien mohican. « Et alors ? c’est caranaval », répond son ami en lui vidant sa canette de bière sur la tête. La simplicité et la spontanéité des blocos contrastent avec le faste et l’organisation impeccable des écoles de samba, qui se dérouleront dans les nuits de dimanche et lundi 3 et 4 février sur le Sambodrome de Rio de Janeiro. À la différence de écoles de samba qui dépensent des dizaines de millions de dollars provenant des droits de télévision, de l’aide de sponsors et d’entreprises souvent liées à la mafia du jeu clandestin, les blocos n’ont l’appui que de leurs membres et sympathisants. Pour Altermir de Melle, 56 ans, le luxe et le faste ne sont pas nécessaires pour profiter du carnaval (du 1er au 6 février). « Nous n’avons besoin de rien d’autre que de samba et de bière. Nous nous moquons de tout et de tous et chacun fait ce qu’il veut. C’est une bénédiction de Dieu ce que nous avons dans cette ville merveilleuse. » L’Église catholique a d’ailleurs relevé cette dichotomie croissante entre d’un côté la fête populaire et de l’autre les défilés des écoles de samba, l’une des plus grandes attractions touristiques du monde et dont les billets se revendent actuellement à prix d’or, jusqu’à 500 dollars pour une simple place en tribune. Dans une contribution publiée par le journal O Globo, le cardinal-archevêque de Rio de Janeiro, Monseigneur Eugênio Sales, estime que le carnaval de Rio a évolué « vers le pire » et que « le luxe et le gâchis contrastent avec la misère qui règne ». « Au lieu d’être une fête du peuple, c’est devenu un spectacle pour le peuple, mettant en jeu d’énormes intérêts financiers ».
Le carnaval a envahi les rues de Rio de Janeiro où des milliers de personnes ont ignoré la pluie ce week-end pour commencer la « plus grande fête du monde » qui connaîtra son apogée les 3 et 4 février avec les défilés des écoles de samba.
Les avenues qui bordent les plages de Copacabana, Ipanema, Leblon et Barra de Tijuca, ainsi que les grandes places et avenues de la...