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Actualités - CHRONOLOGIE

Inauguration d’une série de colloques par une table ronde sur la pensée de Nassif Nassar L’Université antonine se penche sur les « noms propres » qui ont marqué la société libanaise

Avec une table ronde sur « la pensée du philosophe Nassif Nassar », l’Université antonine a inauguré samedi une série de colloques sous le titre « noms propres » portant sur des personnalités contemporaines pour mettre en relief leurs réalisations et leur impact sur la société libanaise. Dans son mot d’ouverture, le recteur de l’université, le père Antoine Rajeh, a présenté Nassif Nassar, énumérant les différents thèmes qu’il a développés dans ses conférences et ses écrits. Le père Rajeh s’est arrêté en particulier sur deux ouvrages du philosophe, La logique du pouvoir, un prélude à une philosophie des choses et La porte de la liberté, qui, a-t-il expliqué, allient les soucis politiques et de la vie quotidienne à la pensée philosophique. Il a ensuite indiqué que si l’Université antonine accorde une importance particulière à M. Nassar, c’est en raison de l’attention qu’il porte lui-même aux questions en rapport avec l’édification et notamment celui de l’enseignement supérieur. L’intervention de l’ancien ministre des Finances, Georges Corm, qui a ensuite pris la parole, avait pour titre : « Nassif Nassar et le modernisme arabe ». M. Corm y a expliqué que l’œuvre intellectuelle du philosophe « s’inscrit dans le prolongement de la pensée de la première génération des pères de la “Nahda” arabe, qui a commencé avec le voyage de Rifaat al-Tahtawi en France au début du XIXe siècle et qui a régressé après la Deuxième Guerre mondiale, en raison de nombreux facteurs » qu’il devait exposer. Après avoir également mis l’accent sur leur impact sur la scène arabe, M. Corm a souligné qu’« au vu de ces développements, la pensée de Nassif Nassar apparaît comme une lueur dans le tunnel sombre où nous sommes actuellement ». « Dans ses œuvres, il s’attaque aux problèmes fondamentaux de la nation arabe, à savoir la difficulté d’adaptation au monde moderne et de compréhension de la logique du nationalisme et du pouvoir », a-t-il poursuivi, avant de comparer la pensée de Nassif Nassar à celles d’autres philosophes et penseurs arabes. M. Mohammad Mosbahi, professeur de philosophie à l’Université Mohammad V, à Rabat (Maroc), a axé son intervention sur « la dialectique de la raison et de la cité ». Il a fait remarquer que Nassif Nassar s’est efforcé de défendre la raison et la liberté, dans tous leurs aspects, dans l’espace de la cité. « C’est ce qui explique, a-t-il dit, le soin qu’il apporte à la raison pratique au lieu de la raison théorique dans le cadre de laquelle les philosophes arabes avaient pris l’habitude de réfléchir. » À partir de là, M. Mosbahi a procédé à une analyse détaillée de la pensée du philosophe à l’honneur, alors que M. Farès Sassine, professeur à l’Université libanaise, s’est penché sur l’analyse détaillée que Nassif Nassar a faite de l’œuvre de Charles Malek, Le préambule, une autobiographie philosophique. M. Ahmad Berkaoui, professeur à l’Université de Damas, s’est arrêté sur la philosophie du pouvoir développée par Nassif Nassar, en observant que ce dernier table sur les concepts qui collent le plus à l’actualité libanaise. C’est parce que le philosophe a constaté l’absence de pouvoir dans le monde arabe qu’il s’est penché sur ce thème, a ajouté M. Berkaoui qui a mis en relief la finalité de l’étude effectuée par Nassif Nassar. De son côté, Mme Pascale Lahoud, vice-recteur de l’Université antonine pour les affaires culturelles, a abordé la question confessionnelle dans la pensée de Nassif Nassar, en situant cette problématique dans son cadre théorique et pratique. Dernier à prendre la parole, M. Nassar a remercié l’Université antonine et souligné trois dimensions, universitaire, nationale, et philosophique, qui caractérisent, selon lui, l’hommage qui lui a été rendu. Au plan universitaire, il représente, à ses yeux, « une démarche pionnière dans le domaine de la culture universitaire, dans la mesure où il démarre une série portant sur des intellectuels contemporains libanais et arabes et où il renforce le débat autour de leurs œuvres afin d’en tirer profit dans le cadre de l’évolution de la connaissance et de la réforme des institutions ». Sur le plan national, cet hommage, a-t-il estimé, « consolide la liberté et la vitalité de l’esprit ainsi que son indépendance par rapport à la politique », alors qu’au niveau philosophique, il reflète « une attitude positive à l’égard de la philosophie et de son rôle au Liban et dans le monde arabe ». Par la suite, le père Rajeh a décerné à Nassif Nassar un écusson commémoratif. Étaient présents à la table ronde l’évêque maronite de Tyr, Mgr Chucrallah Hajj, le supérieur de l’ordre des moines antonins, l’abbé Boulos Tannouri, les anciens ministres Assaad Diab et Damien Kattar, ainsi que des représentants du ministre de la Culture, Tarek Mitri, du député Anwar el-Khalil, des chefs des Forces libanaises, Samir Geagea, et du PSNS, et du commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, ainsi que plusieurs autres personnalités académiques.
Avec une table ronde sur « la pensée du philosophe Nassif Nassar », l’Université antonine a inauguré samedi une série de colloques sous le titre « noms propres » portant sur des personnalités contemporaines pour mettre en relief leurs réalisations et leur impact sur la société libanaise.
Dans son mot d’ouverture, le recteur de l’université, le père Antoine...